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Culture - Dîner-concert

Sourat, un trait d’union aux airs de fête

Ce n'est plus une parenthèse, ni un point final, mais trois points suspendus pour l'année ultérieure. La fête à Sourat, ce dialogue des cultures rendu festif, s'est confirmée au fil des ans dans ce petit village irréductible du Liban, comme un rendez-vous incontournable.

Ce week-end, le cœur du village battait la chamade. Sans même les flonflons et le manège d'Édith Piaf, la fête était au rendez-vous. Le village avait revêtu ses plus beaux atours pour dire « Ahlan wa sahlan » à plus de neuf cents personnes venues de partout pour cette grande réunion familiale. Contents de se retrouver sous ces chênes centenaires aux feuilles frétillantes de cette douce nuit d'été, les invités se sont installés peu à peu face au  bâtiment de la municipalité à l'ombre de l'église. Au programme de cette année 2009, une première partie romantique écrite pour un piano quatuor. Interprétée par le quatuor Trait d'union avec Armen Ketchek au piano, Claude Chalhoub au violon, Raphaëlle Bellanger, alto, et Xavier Richard au violoncelle, l'œuvre sera suivie par les Danses hongroises n° 1 et n° 6, retranscrites pour piano quartet par Claude Chalhoub, ce musicien nomade qui partage son temps entre Paris et Beyrouth, et qui a entraîné ce soir l'audience de Sourat dans un monde féerique, dont seul lui possède les clés.
Après une petite pause, c'est au tour de Charbel Rouhana de présenter  son œuvre musicale, réalisée en 2004 à l'intention du village et qu'il avait baptisée « Sourat, Trait d'union ».  Accompagné de Chalhoub et de Richard mais également de Rania Debs au piano, d'Iman Homsi au quanoun, d'Élie Khoury au bouzouk et de Ali el-Khatib au req, le oudiste libanais, qui n'était jamais venu à Sourat, se devait d'offrir cette composition sous les chênes qui l'ont inspirée. Ainsi, les harmonies et les tonalités effectuaient un va-et-vient entre Orient et Occident, emportant le public vers des rivages lointains et des saveurs différentes.

Une alliance intemporelle
Car c'est cela Sourat, ce dialogue rendu possible  grâce à la musique et l'art, ces noces d'amour qui sont un véritable trait d'union entre les différentes cultures et qui ne sont possibles que sous le ciel de ce petit pays du Cèdre. Ainsi, cette année deux expositions : des toiles de Maurice Bonfils et des œuvres photographiques de Ghadi Smat, qui s'harmonisaient avec le paysage et qui élargissaient le champ de cette conversation ininterrompue entre les hommes, transcendant ainsi toute parole et rendant ces instants magiques et intemporels.
Mais la fête du village ne se termine pas ainsi. Nourritures spirituelles, certes, mais également nourritures terrestres. Tout comme les Gaulois irréductibles, tout s'achève par un banquet convivial, où différentes richesses du terroir (de l'arak au saj jusqu'à la confiture de figues) sont offertes dans une atmosphère également hors temps. Animée par les voix sublimes d'Isabelle et Christine qui puisent leur répertoire autant dans les chansons de Nina Simone  que dans celles des Abba ou des airs français, la soirée se poursuivra jusqu'aux premières lueurs de l'aube. On dansera, on chantera, en se promettant avant de partir de se retrouver l'année prochaine au même endroit et à la même heure.
Les Amis de Sourat, ravis de voir leur grande famille s'agrandir, ont promis par ailleurs de rejoindre leurs amis Ebliotes dans le projet qu'ils se sont tracés, et qui est dans la même lignée que le leur. C'est à Aïn Ebel en effet qu'une réunion du même genre aura lieu le 29 août. On avait gagé qu'un jour Sourat sera clonée. Pari gagné.
Ce n'est plus une parenthèse, ni un point final, mais trois points suspendus pour l'année ultérieure. La fête à Sourat, ce dialogue des cultures rendu festif, s'est confirmée au fil des ans dans ce petit village irréductible du Liban, comme un rendez-vous incontournable. Ce week-end, le cœur du village battait la chamade. Sans...

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