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Culture - Exposition

Jay Styranka en mégapixels

Tant dans les photos de sites célébrant la nature que dans celles de nus magnifiant le corps, le travail du photographe Jay Styranka, qui s'affiche jusqu'au 15 août à la galerie Pièce unique*, a un souffle d'humanisme et de spiritualité.

Elle est longue et ardue, mais si belle au bout, la route qui mène vers l'illusion.  « The Road to Illusion » est le nom de cette exposition de photos, principalement en noir et blanc, signée Jay Styranka et qui marie la réalité à l'onirisme en toute équité.  
Né en Tunisie, cet Ukrainien de naissance, qui habite actuellement la Californie, parcourt depuis plus d'une dizaine d'années monts et vallées, traquant la minute, la seconde pour capter l'instant idéal. Muni de son « Hasselbad », appareil ultrasophistiqué, Styranka s'attarde également aux corps humains mis à nu, aux oiseaux, ainsi qu'aux monuments de l'architecture pour livrer des images dans la lignée des grands photographes du siècle dernier, voire des grands peintres. Ses clichés ont d'ailleurs été sélectionnés et publiés en 2000 et 2001 dans Graphis Photo, édition regroupant les plus grands noms du métier aux USA, ainsi que dans B&W, prestigieuse revue spécialisée. Par ailleurs, quelques-uns de ses nus ont fait également l'objet d'une exposition, « La Nude », accompagnée d'un ouvrage qui réunit plusieurs regards différents d'artistes. La présence de ses œuvres dans différentes expositions collectives à Los Angeles, Toronto, Paris et Ottawa témoigne d'un travail laborieux et précis. N'enseigne-t-il pas d'ailleurs à ses élèves, à L.A., que les règles de base de la photo sont essentielles pour la carrière de photographe ?

Réel et onirisme
Cet artiste, qui se dit un « incurable romantique », capte la solitude des docks (à Venise),  la majesté des roches  (Grand Canyon) et l'éternité des montagnes (Yosemite Valley) autrefois immortalisées par un précurseur, Ansel Adams. C'est l'artiste lui-même qui développe ses photos (chose rare aujourd'hui). Dans ce labo d'expérimentations, le magicien de l'image s'amuse parfois à les exposer à l'air libre prématurément pour avoir des résultats à la Man Ray, et tout aboutissement est un enchantement régénéré.
Car l'artiste aura conduit parfois des heures entières et bravé les intempéries pour rattraper le temps et capter l'image qu'il désire. Styranka dit avoir souvent dépassé la course des nuages pour saisir un rai de soleil et défié la neige pour obtenir « un, et j'insiste, un seul cliché », martèle-t-il tout content.
La photo pour Jay Styranka est une perpétuelle délectation et un interminable « challenge ». Chaque photo a son histoire qu'il raconte avec plaisir. Et cette aventure, qui recommence à chaque fois, l'artiste aime la partager. Dans ce simple cliché qui semblerait, pour certains, un aplat monochrome de noir et blanc paisible et bien léché grouillent des sensations recueillies qui sont l'essence de l'œuvre artistique de Styranka.
Il a des étincelles dans les yeux l'artiste, quand il a pu saisir cette émotion pour la livrer aux autres. Mais il a également le regard triste quand il parle de la beauté de Baalbeck noyée sous les tas d'immondices. « Une telle merveille !  Négligée ! se révolte-t-il. C'est impensable !  Il y a un tel romantisme dans votre pays, répète-t-il, c'est inadmissible de ne voir que la laideur. D'ailleurs, dit-il, je n'ai jamais voulu faire des images de guerre. Cela ne m'a jamais intéressé.
Toujours au service du beau, cet artiste, qui a un projet de photographier le « peuple volatile » pour la National Geographic, réinvente en permanence le noir et blanc et ces empreintes qu'il aurait marqué de son propre vécu.

*Galerie Pièce unique, Saifi Village, Quartier des Arts. Jusqu'au 15 août. De 10h30 à 19h00. Ouverte tous les jours sauf dimanche.  
Tant dans les photos de sites célébrant la nature que dans celles de nus magnifiant le corps, le travail du photographe Jay Styranka, qui s'affiche jusqu'au 15 août à la galerie Pièce unique*, a un souffle d'humanisme et de spiritualité. Elle est longue et ardue, mais si belle au bout, la route qui mène vers l'illusion. ...

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