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Économie - Bourse

Nyse Euronext riposte à la concurrence des plates-formes alternatives

Le transfert outre-Manche des serveurs informatiques de Nyse Euronext en France tombe au plus mal pour la place financière parisienne qui cherche à s'imposer face à Londres, mais traduit surtout un pas de plus dans la riposte de l'opérateur boursier aux plates-formes alternatives.
Conséquence de cette délocalisation : tous les ordres de Bourse passés sur Nyse Euronext seront désormais traités en Grande-Bretagne, qui deviendra le premier centre informatique de l'opérateur boursier.
Ce déménagement fait donc craindre un affaiblissement de la Bourse de Paris, d'autant que plusieurs autres places européennes (Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne) ont perdu leurs prérogatives et n'abritent presque plus de salles de marchés, les échanges étant centralisés à Paris avec le rapprochement entre Nyse et Euronext.
À Bercy, dans l'entourage de Christine Lagarde, on parle d'une « décision regrettable », tout en cherchant à rassurer. Et de rappeler que ce n'est pas le cœur de l'activité de Nyse Euronext qui part à Londres.
Toutefois, selon un rapport confidentiel de la Banque de France que s'est procuré le Financial Times, Paris cherche justement à renforcer son rôle sur les marchés financiers et à contrer la domination de Londres. La capitalisation boursière du marché londonien s'élève à 1 627 milliards de dollars contre 1 047 pour le marché parisien, selon des chiffres fournis par le quotidien financier.
« Il est vrai que Londres a atteint une masse critique dans le domaine de la finance qu'il devient difficile pour les autres capitales européennes de concurrencer », confirme Xavier Rolet, le nouveau directeur général de la Bourse de Londres, dans un entretien à l'AFP.
Une suprématie qu'il attribue à la place privilégiée des « hedge funds » (fonds spéculatifs) dans la capitale britannique, qui ont recours aux gestions algorithmiques, des systèmes complexes où la vitesse d'exécution des ordres, à la centième de seconde près, est primordiale.
Pour Nyse Euronext, la concurrence se joue bien sur ce terrain et le transfert des serveurs à Londres a pour ambition de faire jeu égal avec les plates-formes alternatives (MTF), des opérateurs « low cost » comme Chi X ou Bats qui utilisent ces technologies de pointe fondées sur les algorithmes.
« Ils n'ont vraiment pas le choix car la concurrence avec les MTF se fait sur le "trading" à haute fréquence » où les temps de latence doivent être très faibles, donc la proximité des serveurs informatiques est importante, souligne-t-on au cabinet de conseil Equinox Consulting.
Les traders « vont pouvoir mettre leurs serveurs à côté des nôtres dans notre centre informatique pour gagner quelques microsecondes », expliquait justement cette semaine Nyse Euronext.
Or, les plates-formes alternatives sont toutes installées à Londres et comptent parmi leurs clients les fonds spéculatifs et les banques qui optent pour la gestion algorithmique.
« Cette décision est une mauvaise nouvelle pour la place de Paris, qui résulte (...) des distorsions de concurrence entre les nouvelles plates-formes alternatives et les marchés organisés », a estimé Arnauld de Bresson, délégué général de Paris Europlace, chargé de promouvoir Paris comme place financière.
Nées à partir de la fin 2007 avec la directive européenne Mifid (ou Mif) favorisant la libéralisation du marché boursier, ces plates-formes qui n'obéissent pas aux mêmes règles que les opérateurs traditionnels ont mis à mal leur monopole avec des politiques de prix agressives.
Le transfert outre-Manche des serveurs informatiques de Nyse Euronext en France tombe au plus mal pour la place financière parisienne qui cherche à s'imposer face à Londres, mais traduit surtout un pas de plus dans la riposte de l'opérateur boursier aux plates-formes alternatives.Conséquence de cette délocalisation : tous les ordres de...

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