L'armée française s'attend "à un été chaud" en Afghanistan (état-major)

Le chef d'état-major des armées françaises, le général Jean-Louis Georgelin, estime que "l'été sera chaud" en Afghanistan, en relevant une "augmentation assez sensible des attaques par IED (Engin explosif improvisé)" de la part des talibans, dans une interview au quotidien Le Parisien à paraître mardi.

Pour lui, cette utilisation des IED "montre qu'il n'y a pas d'armée talibane constituée et capable de manoeuvrer". "L'activisme des insurgés est aussi lié à la proximité des élections (présidentielle et provinciales, ndlr) du 20 août: chaque fois qu'il y a des perspectives d'élections démocratiques, on observe une intensification de l'action des rebelles", ajoute le général Georgelin, pour qui "oui, l'été sera chaud" en Afghanistan.

Il répète que la France "n'augmentera pas sa participation" dans ce pays, mais rappelle qu'il y aura "une réorganisation du dispositif" français afin de faire en sorte que "les unités encadrant l'armée afghane puissent être regroupées sous commandement français dans une même zone.

Interrogé sur le fait de savoir si toutes les leçons de l'embuscade d'août dernier, au cours de laquelle dix soldats français ont été tués, ont été tirées, il affirme que la préparation des unités est conduite de "manière extrêmement approfondie", que l'équipement des unités a donné lieu à "un effort considérable" et qu'un "effort conséquent" a été réalisé dans le "domaine du renseignement".

"Les critiques que j'ai entendues après l'embuscade (...) sont vraiment derrière nous. Nous n'avons strictement rien à envier à nos alliés", affirme-t-il.

S'agissant des dangers encourus par les soldats, le général Georgelin souligne que "la guerre presse-bouton à distance, c'est une illusion". "La guerre +zéro mort+, c'est une illusion. Dès lors que nous souhaitons défendre nos valeurs et nos intérêts, il faudra toujours des hommes et des femmes qui soient prêts à faire don de leur vie".