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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

La France relève des complications dans le dossier gouvernemental

Le retard dans la formation du gouvernement était au centre des entretiens du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avec le président Michel Sleiman, le numéro 2 de l'État, Nabih Berry, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Bien qu'il ait précisé à son arrivée à Beyrouth qu'il n'est pas concerné par le dossier gouvernemental libanais, le ministre français a fait montre d'un souci du détail en posant des questions au sujet des obstacles qui se posent face à la mise en place d'une équipe ministérielle, leurs causes, les chances et les délais d'un règlement...
Devant ses interlocuteurs, M. Kouchner a aussi pris soin de préciser qu'il ne se mêle pas de ce dossier, tout en se disant persuadé de la capacité des leaders libanais à mettre en place un nouveau cabinet sans aide extérieure, qu'elle soit arabe ou occidentale. De sources politiques libanaises, on a mis l'accent sur l'intérêt que Paris accorde aux tractations interlibanaises en vue de la formation d'un gouvernement, précisant que M. Kouchner doit remettre au président français, Nicolas Sarkozy, un rapport sur l'évolution de la situation au Liban et des relations libano-syriennes, après l'établissement de relations diplomatiques entre Beyrouth et Damas.
Ce dernier point a fait l'objet de longues discussions entre le responsable français et les pôles de la majorité qui estiment que l'ouverture d'ambassades n'a rien changé à ce qui est demandé à la Syrie, par rapport à la délimitation des frontières avec le Liban, notamment dans le secteur des hameaux de Chebaa, au Conseil supérieur libano-syrien dont le maintien est, selon le 14 Mars, la cause d'un enchevêtrement de prérogatives avec les missions diplomatiques dans les deux pays, et au dossier des armes palestiniennes lourdes en dehors des camps. Presque tous les représentants de la majorité qui ont eu des entretiens avec M. Kouchner ont soulevé ce dernier point et mis l'accent sur le rôle que Damas pourrait jouer pour le régler. Toutes ces questions ont été de toute façon à l'ordre du jour des entretiens du ministre français dans la capitale syrienne.
Selon des sources proches de la délégation française, au terme de ses discussions à Beyrouth, M. Kouchner est parvenu à une série de conclusions. À ses yeux, la formation du gouvernement est compliquée à cause de considérations non seulement liées à la présence de deux courants politiques rivaux, mais inhérentes aussi à chacun de ces deux courants.
La volonté de permettre au président d'assurer un équilibre au sein du gouvernement pour empêcher un éventuel blocage et l'insistance du chef du CPL, le général Michel Aoun, sur la représentation proportionnelle au sein du cabinet au moment où ses deux alliés, Sleimane Frangié et Talal Arslane insistent sur la minorité de blocage ne sont pas pour arranger les choses, de l'avis de M. Kouchner, d'autant que la proportionnelle, si elle est appliquée, empêchera les partis chrétiens tels que les Kataëb ou les Forces libanaises d'obtenir le nombre de portefeuilles qu'ils souhaitent. Un autre problème en vue.
M. Kouchner a aussi relevé l'absence de cohésion au sein de la majorité, mais a trouvé quand même un point positif : la volonté des deux parties à libaniser le dossier du gouvernement.
Le retard dans la formation du gouvernement était au centre des entretiens du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avec le président Michel Sleiman, le numéro 2 de l'État, Nabih Berry, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Bien qu'il ait précisé à son arrivée à Beyrouth qu'il n'est pas...
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