L'enjeu est d'importance car, parmi toutes les manières de tuer son semblable, ces armes occupent une place de choix : elles sont responsables de 60 % des morts par violences volontaires toutes catégories confondues, de l'étranglement à mains nues jusqu'aux bombardements militaires, en passant par les meurtres à l'arme blanche et les attentats à la bombe. Ce pourcentage monte même à 77 % des homicides en Amérique centrale (contre 19 % en Europe occidentale).
Près de 450 000 personnes sont ainsi tuées chaque année à l'aide de ces armes dont le commerce mondial florissant représente un chiffre d'affaires annuel « très certainement supérieur » à 4 milliards de dollars, selon Keith Krause, le directeur du programme « Small Arms Survey » (SAS, étude sur les armes légères). Sur la base des résultats de campagnes de désarmement réalisées ces dernières années en Afghanistan, au Brésil, en Colombie, dans les îles Salomon ou en Afrique du Sud, les experts du SAS appellent cependant à éviter tout optimisme excessif, pour éviter les déceptions. L'expérience montre « qu'il ne s'agit ni d'un antidote universel à la violence armée et à l'instabilité politique ni, lorsque (le désarmement est entrepris) avec le consentement de la population, d'une menace pour la liberté et la sécurité ». D'après les experts du SAS, « même incomplètes, les campagnes de désarmement sont habituellement associées à une réduction ou à une stabilisation des taux d'homicides et de suicides, ainsi qu'à une amélioration de la stabilité politique ».
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