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Moyen Orient et Monde

Folklore russe et fraîcheur diplomatique au petit-déjeuner Obama-Poutine

Après les méchancetés à distance, Barack Obama et Vladimir Poutine ont fait connaissance hier près de Moscou, dans une atmosphère plutôt fraîche mais reconnaissant la nécessité de coopérer pour le président des États-Unis et l'homme fort de la Russie.
Dans la résidence de M. Poutine à Novo Ogarevo, les deux hommes ont commencé leur rencontre dans un silence tendu, avant d'échanger une poignée de main formelle devant les caméras. « Je suis content d'avoir l'opportunité de faire votre connaissance », a finalement lâché M. Poutine sans regarder son interlocuteur. « Nous associons à votre nom les espoirs de développement de nos relations », a-t-il dit.
Pas en reste d'amabilités, M. Obama a félicité M. Poutine pour le « travail extraordinaire accompli comme président au cours des années passées et dans le rôle actuel de Premier ministre ». La semaine passée pourtant, il avait suscité beaucoup d'attention en déclarant que M. Poutine avait toujours « un pied dans la vieille manière de conduire les affaires, et un pied dans la nouvelle ». L'intéressé avait rétorqué assez sèchement ne pas savoir « faire le grand écart ».
Hier, pour la première rencontre, les deux hommes ont essayé de ne rien laisser paraître, et M. Poutine avait sorti le grand jeu : foulards traditionnels russes, samovar, serveurs vêtus d'une tunique rouge et ceinture dorée et même joueurs de balalaïka étaient au rendez-vous. « On vous a préparé un petit-déjeuner dans le style russe », a-t-il lancé dans une atmosphère un peu contenue. Au menu : belouga (esturgeon) fumé avec des crêpes, de la confiture d'airelles, des œufs avec du caviar noir et de la crème fraîche, des raviolis à la viande de caille, de la gelée de cerises et de la glace à la crème.
Les deux hommes ont ensuite eu deux heures d'entretien, « très franc, très direct », selon un responsable de la Maison-Blanche. Ils ont clairement paru en profond désaccord sur certains sujets.
« Je pense qu'il est sincère dans son désir de voir s'améliorer les relations américano-russes. Je l'ai trouvé vigoureux, intelligent, sagace, pas du tout sentimental, très pragmatique. Et sur les sujets sur lesquels nous ne sommes pas d'accord, comme la Géorgie, je ne m'attends pas à une communion des esprits dans un avenir proche », a dit M. Obama à la chaîne Fox News. L'Ukraine et la Géorgie, deux pays qui aspirent à l'OTAN contre l'opposition de la Russie, « comme tout espace post-soviétique, c'est très important pour la Russie », a dit M. Poutine à Obama, selon son conseiller diplomatique Iouri Ouchakov.
Malgré les litiges qui ont aussi porté sur la défense antimissile, selon la Maison-Blanche, M. Obama a prolongé la conversation d'une demi-heure, selon ses collaborateurs, afin d'établir une « bonne relation » avec M. Poutine. « Je pense que mon homologue, c'est le président Medvedev, le président de Russie », a répété M. Obama à Fox News, mais M. Poutine exerce « toujours une influence énorme ». « Ce qui est intéressant, c'est que rien de ce qu'a dit Poutine n'a contredit ce qu'a dit Medvedev », a-t-il noté.
Selon un collaborateur, M. Obama s'est ravisé et est à présent « vraiment convaincu que le Premier ministre est un homme d'aujourd'hui, qui a le regard fermement tourné vers l'avenir ». Sur Fox News, M. Obama n'a pas laissé transparaître grand-chose de ce changement : « Je crois qu'il reconnaîtrait lui-même que ses années de formation ont été modelées par la guerre froide, et que certains de ses griefs constants à l'égard de l'Occident datent des suspicions de cette époque-là. »

Après les méchancetés à distance, Barack Obama et Vladimir Poutine ont fait connaissance hier près de Moscou, dans une atmosphère plutôt fraîche mais reconnaissant la nécessité de coopérer pour le président des États-Unis et l'homme fort de la Russie.Dans la résidence de M. Poutine à...

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