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Moyen Orient et Monde - Union européenne

La Suède entame sa présidence de l’UE en plein brouillard institutionnel

La Suède a donné hier le coup d'envoi de sa présidence de l'UE avec la crainte de voir les problèmes institutionnels toujours non résolus de l'Europe prendre le pas sur ses priorités affichées concernant le climat ou la crise économique.
« Ce n'est pas le moment pour l'Europe de se regarder le nombril et de se perdre dans les problèmes institutionnels », a prévenu son Premier ministre Fredrik Reinfeldt lors d'une conférence de presse inaugurale à Stockholm. « Le moment est venu de faire preuve de leadership », notamment en vue de la conférence mondiale sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre à Copenhague en fin d'année, et « pour cela, il nous faut la clarté », a-t-il dit. Celle-ci fait aujourd'hui clairement défaut dans les institutions européennes.
Problème le plus urgent pour les Suédois : le risque de se retrouver pour leurs débuts flanqués d'un président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, politiquement fragilisé. Peu enthousiastes à son égard, les dirigeants européens ne lui ont donné mi-juin qu'un soutien de principe pour une reconduction à son poste pour cinq ans, et le Parlement européen, qui doit aussi se prononcer, pourrait repousser sa décision à l'automne. Un scénario qui prolongerait l'incertitude et pourrait donner des idées aux détracteurs de M. Barroso, à gauche, parmi les écologistes et même les libéraux, pour tenter de lui opposer un rival. Conscient de ce risque, l'intéressé a appelé les élus à ne pas laisser traîner les choses, alors que le Parlement doit dire le 9 juillet au plus tard ce qu'il compte faire.
La Suède va en outre devoir gérer le problème du traité de Lisbonne, censé rendre l'Union européenne plus efficace et influente dans le monde. L'avenir de ce texte, qui doit être ratifié par les 27 pays de l'UE, est suspendu au résultat d'un nouveau référendum que l'Irlande compte organiser début octobre, après un premier rejet du traité en juin 2008. Les sondages donnent aujourd'hui une victoire du oui, mais s'ils se trompent, l'Europe en serait quitte pour une nouvelle crise institutionnelle.
Outre l'Irlande, trois autres pays n'ont pas encore achevé la ratification du traité. Il s'agit de l'Allemagne, où la Cour constitutionnelle a suspendu le processus de ratification dans l'attente d'une loi garantissant les droits du Parlement national sur les affaires européennes, de la Pologne et de la République tchèque, dont les présidents eurosceptiques rechignent à parapher le texte.
Si le traité est finalement ratifié, Stockholm aura ensuite à gérer les nominations aux nouveaux postes très convoités prévus par le texte : le président stable de l'UE et le diplomate en chef de l'UE aux prérogatives renforcées. Avec de délicats marchandages entre pays en perspectives.
Malgré tout, la Suède veut croire qu'elle parviendra à imposer les grandes priorités qu'elle s'est fixées pour sa présidence : faire face à la crise économique, mieux réguler les marchés financiers et surtout parvenir à un accord sur le climat avec les États-Unis et les pays émergents. Sur ce dernier dossier, « nous n'avons pas une minute à perdre, nous devons mobiliser toutes nos forces pour arriver à un accord à Copenhague en fin d'année », a dit M. Reinfeldt.

La Suède a donné hier le coup d'envoi de sa présidence de l'UE avec la crainte de voir les problèmes institutionnels toujours non résolus de l'Europe prendre le pas sur ses priorités affichées concernant le climat ou la crise économique.« Ce n'est pas le moment pour l'Europe de se regarder le nombril et de se perdre...

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