Rechercher
Rechercher

CD, DVD - Un peu plus de...

Soldons, soldons

Tic tic. Un SMS. La grande braderie a débuté. Les soldes sont là. Achat inutile. Objet excentrique. Quand les soldes commencent, on est content. Quand ils arrivent tôt, on est ravi. Les hostilités sont déclenchées. On essaye n'importe quoi avec l'idée que c'est joli parce que c'est moins cher. On s'offre une paire de chaussures rose fluo. C'est qu'à moitié prix, on ne sent plus la pilule passer. Tout devient plus léger. On se paye une robe microcourte, un jeans neige déchiré, un tee-shirt délavé tie and dye, un maillot imprimé panthère, une chemise lamée argentée Comme des Garçons, une paire de baskets dorées, un sac vert bouteille alors qu'on n'en a pas besoin... Les soldes sont synonymes de frivolité. On se fait plaisir. Et ça fait du bien. 30 %, 50 ou 70, toutes les raisons sont bonnes pour se laisser aller à l'achat superflu... Tic tic. Un SMS annonçant un rabais chez Aïshti, Plum, Lili Bulle, Santiago. C'est mieux que le SMS du boyfriend qui se fait attendre. Du boyfriend, on ne retiendra que le jeans cet été. C'est plus économique, plus seyant et moins douloureux. Tic tic, un autre SMS. Celui du boyfriend, tiens. Que veut-il ? Sortir dîner ? Ça tombe bien. Avec cette nouvelle paire de Givenchy en dentelle et ce sarouel Isabelle Marant, on est parée pour être la plus belle. Tic tic. Un SMS d'une copine qui vient de faire une bonne affaire. On court la rejoindre. Un sac noir en plus, ça ne fera de mal à personne. Surtout qu'on est le 27 juin et que le salaire tombe après-demain. On time... Si seulement on pouvait profiter des soldes dans tous les domaines. Ce serait extraordinaire. Si on pouvait brader les relations humaines, les copines, les petits-amis, les girlfriends, le boulot. Ce serait de la folie. À partir de maintenant, on travaille 50 % en moins. Un peu comme les fonctionnaires d'État, mais pour tous les employés. On commencerait à 9h00 et on finirait à 13h00. Part-time pour tout le monde. Quatre heures de boulot grand max. On irait à la plage où l'entrée serait à moitié prix. On mangerait un hamburger et des frites, et on n'ingurgiterait que 50 % de graisses, 50 % de calories en moins et donc on ne prendrait que 50 % de poids en plus. Un demi-kilo au lieu d'un. On pourrait boire du Coca et plus du light, puisqu'il n'y aurait que 50 % de sucre. Le rêve pour tout le monde. L'idéal même pour entrer dans ce nouveau maillot Eres acheté à 50 %, mais une taille de moins. 50% de tout. 50 % d'engueulades en moins, donc 50 % d'amour en plus. C'est la loi de la transitivité. Cela reposerait les oreilles de tout le monde. Qui ne prendraient que la moitié des décibels. Soldons, soldons tout. Élaguons. Pas comme lors du ménage de printemps. Non, pas du tout. Tout serait réduit à 50%. 50% de temps en moins pour draguer une femme. Lui dire juste qu'elle est belle suffirait à la séduire. L'inviter dans un resto où l'on bénéficierait de réductions sur la carte, et le filet Rossini serait au prix d'une escalope de poulet et une flûte de Veuve serait à la modique somme de celle d'un soda. En ce qui concernerait les hommes. Il y en aurait 2 pour le prix d'un. Et c'est la Libanaise qui sera heureuse de ne pas se retrouver dépourvue une fois l'hiver venu. Parce que deux hommes, ça réchauffe le cœur. Tout comme deux femmes. Deux pour le prix d'un... Deux meilleures amies au lieu d'une. En ces moments de crise, c'est quasiment nécessaire. 50 % de réconfort en plus. 50 % d'écoute en plus. C'est l'avantage des soldes. On brade d'un côté, on gagne de l'autre. Et comme les appels téléphoniques seraient réduits à 50 %, on pourrait parler deux fois plus. Deux fois plus pour dire « je t'aime ». Deux fois plus pour raconter sa vie. Tout serait réduit de moitié... Et hop, 50 % de problèmes en moins. Soldons les « machékel », les ennuis, les tracas, les soucis, l'anxiété, les chagrins... Tic tic. Un SMS annoncerait 50% de rabais sur le bonheur. 50 % de réduction sur le plaisir et toutes les euphories possibles. Ne serait-ce pas les meilleurs soldes de l'année ? Si on pouvait profiter de 50% d'escompte sur tous les ravissements de l'existence. Deux mois de promotion, cela ôterait pour un certain temps toutes les inquiétudes. Ce serait le parfait été. Alors bradons tout ce qui ne va pas, pour ne garder que le meilleur. Tic tic...
Tic tic. Un SMS. La grande braderie a débuté. Les soldes sont là. Achat inutile. Objet excentrique. Quand les soldes commencent, on est content. Quand ils arrivent tôt, on est ravi. Les hostilités sont déclenchées. On essaye n'importe quoi avec l'idée que c'est joli parce que c'est moins cher. On s'offre une paire de chaussures...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut