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Culture

La « Carmen » de Gardiner et Antonacci incendie Favart avant de crever l’écran

L'Opéra-Comique a présenté une nouvelle production de Carmen de Bizet, dirigée avec amour par le très francophile chef anglais John Eliot Gardiner et incarnée par une «actrice» lyrique à la présence incendiaire, l'Italienne Anna Caterina Antonacci.
Signe de l'événement que constitue ce spectacle réglé sans temps mort par le metteur en scène britannique Adrian Noble, la cinquième des sept représentations programmées jusqu'au 30 juin sera diffusée en direct (le 25 juin à partir de 19h30) dans 45 salles de cinéma en Europe.
La salle Favart deviendra ainsi le premier théâtre lyrique européen à profiter du système de vidéotransmission utilisé depuis 2006 pour les soirées du Metropolitan Opera de New York.
La maison parisienne pourra ainsi toucher un public qui n'aurait pas pu, sans cela, venir écouter cette Carmen : le spectacle est en effet donné à guichets fermés (1 250 places chaque soir) pour un nombre de représentations réduit, tant la production est coûteuse.
Le public lyrique parisien salivait d'avance à l'idée d'assister à la rencontre entre Sir John Eliot Gardiner et la célèbre gitane. Le Châtelet avait le premier approché le chef britannique pour lui confier le joyau de Georges Bizet (1838-1875), avant de renoncer au projet, jugé trop onéreux.
C'est donc à l'Opéra-Comique, pourtant moins bien doté, que Carmen s'est retrouvée. L'endroit est idéal puisqu'il l'a vue naître (en 1875) et possède l'acoustique idoine pour garantir l'intimité de l'œuvre, si populaire qu'on la destine parfois au gigantisme des stades alors qu'elle n'a rien à y faire.
Gardiner l'a bien compris, qui ménage d'un geste vif et minutieux un bel équilibre entre la fosse, où a pris place son luxueux Orchestre révolutionnaire et romantique, et le plateau, où officie un Monteverdi Choir toujours clair et éloquent, sans beaucoup de rivaux dans le monde des ensembles vocaux.
Italienne vivant à Paris, dotée d'une tessiture large (entre soprano et mezzo) et de dons de tragédienne exceptionnels, Anna Caterina Antonacci ne joue pas Carmen. Elle « est » Carmen, avec ce mélange de sensualité méditerranéenne et de liberté ravageuse qui fait mouche dans la peau de la cigarière, séductrice d'un brigadier bientôt délaissé, qui la tuera par jalousie et dépit.
L'Opéra-Comique a présenté une nouvelle production de Carmen de Bizet, dirigée avec amour par le très francophile chef anglais John Eliot Gardiner et incarnée par une «actrice» lyrique à la présence incendiaire, l'Italienne Anna Caterina Antonacci.Signe de l'événement que constitue ce spectacle...

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