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Moyen Orient et Monde - Présidentielle iranienne

Ahmadinejad accuse ses adversaires d’avoir recours aux méthodes de Hitler

Le président accuse ses rivaux d'user de calomnies « dignes de Hitler » ; Rafsandjani somme Khamenei de mettre un terme à la « fronde » du chef de l'État.
Le ton est monté hier entre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et ses trois adversaires à l'élection présidentielle de demain, dont l'issue s'annonce très serrée. Le président sortant, qui brigue un second mandat, a accusé ses rivaux d'user de calomnies « dignes d'Adolf Hitler ». « Personne n'a le droit d'insulter le président et ils l'ont fait. C'est un délit. La personne qui a insulté le président devrait être punie. Et le châtiment, c'est la prison », a lancé M. Ahmadinejad lors de son ultime meeting, hier, devant l'université Charif, à Téhéran. L'insulte envers les principaux personnages de l'État est en Iran passible d'une peine allant jusqu'à deux ans de prison.
La campagne s'est durcie dans sa dernière semaine, alors que la popularité du candidat réformateur Mir Hossein Moussavi, principal rival de M. Ahmadinejad, s'est accrue. M. Moussavi et les deux autres candidats ont accusé le président d'avoir menti au peuple sur l'état de l'économie, touchée de plein fouet par une inflation galopante et la chute des revenus pétroliers. Champion autoproclamé des pauvres lors de son élection en 2005, M. Ahmadinejad avait fait de la redistribution de la manne pétrolière et de l'amélioration du quotidien des Iraniens les priorités de son mandat.
La multiplication des attaques ad hominem en est arrivée à préoccuper certaines autorités religieuses. Ainsi, 14 dignitaires de la ville sainte de Qom ont dit, mardi, leur « profonde inquiétude » quant aux effets de la campagne sur l'image de l'Iran.
La semaine dernière, lors d'un débat télévisé au ton particulièrement vif, M. Ahmadinejad a accusé de corruption les partisans de M. Moussavi, notamment l'ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani. Ce dernier s'est vu refuser un droit de réponse par la télévision d'État, dont le directeur est nommé par le guide suprême, au motif qu'il n'est pas candidat à l'élection. Toutefois, M. Rafsandjani a vertement répliqué et appelé le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, à sanctionner le dirigeant populiste. Dans une lettre à M. Khamenei publiée hier, il explique avoir « dit à M. Ahmadinejad de rétracter toutes ses allégations (...) pour éviter des poursuites judiciaires ». Il dit aussi avoir « demandé à la radio-télévision d'accorder un droit de réponse à ceux qui ont été accusés ». « Mais ces deux suggestions n'ont pas été acceptées et le guide a choisi de garder le silence », poursuit M. Rafsandjani. Il a engagé le guide à « résoudre ce problème et à prendre toute mesure que vous jugerez nécessaire pour en finir avec cette mutinerie (de M. Ahmadinejad) et éteindre l'incendie dont la fumée se dégage déjà ». L'appel de l'ex-président est un fait sans précédent dans une campagne présidentielle en Iran. « Supposons que je continue à être patient, alors une partie des gens, groupes et partis ne supporteront pas cette situation et des volcans, dont on voit des exemples dans les manifestations et les universités, apparaîtront dans la société », a encore écrit Rafsandjani.
Face à la fronde des trois autres candidats, la télévision d'État a annoncé qu'ils bénéficieraient également d'un temps de parole, comme M. Ahmadinejad. Toutefois, MM. Moussavi et Karoubi ont boycotté cette intervention, préférant s'adresser à leurs partisans lors d'un rassemblement commun. Quant à Mohsen Rezaï, il ne s'est pas présenté au studio pour l'enregistrement, selon la télévision.
Porteur d'une volonté de détente avec l'Occident, M. Moussavi impute à son rival l'isolement de l'Iran dans le concert des nations. Il lui reproche ses attaques au vitriol contre les États-Unis, sa remise en cause de la Shoah et sa défense agressive du programme nucléaire de la République islamique. Quoi qu'il en soit, la présidentielle ne modifiera pas la politique nucléaire de l'Iran, décidée par M. Khamenei, d'autant que M. Moussavi, s'il se dit ouvert au dialogue, exclut d'interrompre ce programme.
Élu à la surprise quasi générale en 2005, alors qu'il était un maire de Téhéran pratiquement inconnu du public, M. Ahmadinejad voit son ambition contrariée par la progression de M. Moussavi. L'expérience de 2005 rappelle toutefois que le résultat est difficile à prévoir, d'autant que M. Ahmadinejad a encore l'appui de l'influent Khamenei.
Le ton est monté hier entre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et ses trois adversaires à l'élection présidentielle de demain, dont l'issue s'annonce très serrée. Le président sortant, qui brigue un second mandat, a accusé ses rivaux d'user de calomnies « dignes d'Adolf Hitler »....

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