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Tous contre Ahmadinejad ? - Reportage

« Mort au dictateur ! » cri des étudiants chauffés par Karoubi

Chauffés par le discours du candidat réformateur iranien Mehdi Karoubi à la présidentielle du 12 juin, quelque 2 000 étudiants de l'université Ferdowsi de Machhad (Nord-Est) ont accueilli la semaine dernière ses critiques envers le gouvernement Ahmadinejad par des « Mort au dictateur ! ».
À quelques jours du scrutin, M. Karoubi a lancé un vibrant appel aux jeunes étudiants réunis dans le stade de l'université, celui de se rendre aux urnes « pour avoir une forte participation et plonger pendant six mois dans le coma ceux qui ignorent le vote des électeurs ».
Les jeunes étudiants brandissaient des portraits de leurs collègues emprisonnés pour activités politiques, en criant : « Les étudiants arrêtés doivent être libérés. »
M. Karoubi a promis, s'il était élu président, que les étudiants ne seraient pas envoyés « en prison, expulsés des universités ou suspendus des cours » pour leurs activités politiques.
Durant le discours, des échauffourées ont opposé des étudiants islamistes à leurs homologues réformateurs.
Parmi d'autres, le leader étudiant Ahmad Ghassaban, qui se tenait derrière le candidat Karoubi, a été accueilli par des slogans des étudiants : « Ghassaban, nous sommes fiers de toi ». M. Ghassaban et deux de ses collègues ont été relâchés en août dernier après avoir passé plus d'un an en prison pour « insultes contre l'islam ».
« Je ne soutiens pas Karoubi en tant que personne. Avec les gens qu'il a choisis pour mener sa campagne, je le considère comme le mieux placé (...) pour sortir le pays de l'impasse actuelle », a déclaré M. Ghassaban à l'AFP. Le président Mahmoud « Ahmadinejad a compromis nos intérêts nationaux », a-t-il ajouté.
M. Karoubi, seul religieux parmi les quatre candidats de la présidentielle du 12 juin, avait contesté les résultats de la présidentielle de 2005, dénonçant des « irrégularités » ayant permis à M. Ahmadinejad d'aller au second tour de l'élection avant de l'emporter face à Akbar Hachemi Rafsandjani. M. Karoubi était arrivé troisième lors du premier tour.
Le candidat, qui se présente avec le slogan « Changement », a promis de changer l'image internationale de l'Iran « en évitant des propos déplacés et en ouvrant l'économie iranienne aux partenaires étrangers dans le cadre d'une politique de détente ».
« La priorité est de changer la situation actuelle et la répression. Je pense que le programme de Karoubi correspond le mieux à nos attentes », a déclaré Ali Saberi, un étudiant qui a passé au total deux mois en prison pour ses activités politiques.
Tout comme Ghassaban, M. Saberi vient de la prestigieuse université technique d'Amir Kabir de Téhéran.
Après le meeting, M. Karoubi s'est rendu au mausolée de l'imam Reza, huitième successeur du prophète, selon les musulmans chiites, et a été accueilli chaleureusement par l'ayatollah Abbas Vaez Tabassi, qui gère le mausolée et la fondation du même nom. Des millions d'Iraniens se rendent chaque année en pèlerinage au mausolée.
Quelques heures plus tard, quelque 2 000 personnes ont acclamé le candidat dans un stade de la ville. La plupart portaient les banderoles de la campagne du candidat avec l'inscription : « Ensemble pour le changement, seulement pour l'Iran ».
« Karoubi est un honnête homme et il va améliorer la situation du pays à l'intérieur et dans le monde », selon Hossein Farzaneh, qui est venu du nord de la province pour soutenir le candidat. « Contrairement à ce que M. Ahmadinejad a promis, il n'y a pas de justice, y compris en matière économique », a déclaré cet électricien de 43 ans.
Fereshteh Tanhai, une supportrice du candidat, venue sur une chaise roulante, affirme qu'elle votera pour M. Karoubi, à cause de la « discrimination contre les femmes, le manque de liberté, les problèmes économiques (...) et compte tenu de la forte personnalité du candidat ».

Aresu EQBALI (AFP)
Chauffés par le discours du candidat réformateur iranien Mehdi Karoubi à la présidentielle du 12 juin, quelque 2 000 étudiants de l'université Ferdowsi de Machhad (Nord-Est) ont accueilli la semaine dernière ses critiques envers le gouvernement Ahmadinejad par des « Mort au dictateur ! ».À quelques jours du...