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La gazette des législatives

Aoun s’attend à un tsunami similaire à celui de 2005

« Ceux qui étaient au côté d'Israël durant la guerre de juillet 2006 contre nous sont les mêmes qui se battent contre nous aujourd'hui. » C'est ainsi que le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, a résumé la situation électorale, hier soir, dans sa dernière intervention médiatique avant le scrutin sur la OTV. Il a estimé à plusieurs reprises qu'il était victime d'une grande campagne d'accusations de la part de ses adversaires. Il a également estimé qu'il triompherait partout dans les régions chrétiennes sans perdre aucun siège, sauf un à Zahlé, et que le tsunami orange de 2005 allait se réitérer dimanche. Mais il a appelé ses électeurs à « aller voter tôt pour éviter des incidents qui pourraient se produire dans l'après-midi », et dont il a attribué l'origine au 14 Mars. « Nous venons sauver les Libanais », a-t-il dit.
Le général Aoun a commencé par dénoncer les « achats de voix » et la « distribution d'argent » auxquels se livreraient, selon lui, les candidats du 14 Mars, notamment au Metn. Il a condamné une « corruption-trahison »  qui est similaire à « celle de Judas » contre le Christ. « Encaissez l'argent, puis votez contre eux ; c'est comme pécher puis se purifier de ce péché », a-t-il indiqué. Il a ensuite accusé le Courant du futur de se livrer à des achats de voix à travers les services des associations Hariri. « Si vous êtes des chrétiens, vous ne pouvez pas adorer l'argent. C'est Satan », a-t-il dit.
Le général Aoun a par ailleurs défendu à plusieurs reprises son gendre, le ministre des Télécoms Gebran Bassil, estimant qu'il avait initié une réforme réelle dans ce secteur - notamment en abaissant les prix du cellulaire - qui est à l'image de la réforme que le CPL envisage à l'échelle du pays tout entier au cas où il triomphe.
« Nos adversaires mettent en application un plan pour pousser les Libanais, et surtout les chrétiens, à émigrer », a-t-il indiqué. Il a accusé le 14 Mars de vouloir « corrompre, appauvrir et affaiblir les Libanais pour qu'ils se vendent aux gouvernements étrangers ». Il a ensuite accusé Rafic Hariri d'avoir appauvri le Liban et d'avoir accepté l'implantation palestinienne pour renflouer les dettes du pays, estimant qu'il possédait plusieurs dossiers contre la majorité actuelle dans différents domaines, et qu'il fallait bientôt « mettre en place un tribunal contre la justice libanaise ». « Cette classe politique est une mafia », a-t-il souligné.
Le général Aoun s'en est par ailleurs pris aux Forces libanaises. Il a indiqué, dans ce cadre que « la seule guerre valable et sensée qui ait été menée au Liban » était la guerre de Libération de 1989. « Le reste était une succession d'assassinats et de tueries entre voisins », a-t-il noté.
Concernant l'affaire Nayla Tuéni, il s'en est pris à la Future TV, qui avait diffusé un petit film le mettant personnellement en cause en compagnie de M. Sleiman Frangié, et a affirmé : « Ils ont même lâché les enfants contre moi. Ce sont mes agresseurs, et ils jouent aux agressés. N'a-t-elle pas honte de me dire "honte à toi" alors que j'ai l'âge de son grand-père ? » a dit Michel Aoun.
Au sujet du chef des FL, Samir Geagea, il a confié qu'au cours de la seule réunion entre eux, en 2005, les divergences politiques étaient apparues. Il a indiqué dans ce cadre que « le chef des FL voulait se battre contre l'Iran et le Hezbollah ». « Moi, je n'ai jamais pensé qu'il fallait avoir peur des chiites et de la wilayat el-fakih », a-t-il dit. « Je ne pouvais que m'opposer à cette ligne », a-t-il dit, avant de prétendre que Samir Geagea lui avait fait part de son intention de « s'armer » pour combattre le Hezbollah.
Michel Aoun a ensuite accusé le 14 Mars d'avoir poussé le Hezbollah, dans le cadre d'un complot, à retourner ses armes contre l'intérieur, minimisant la portée de tous les incidents qui s'étaient produits à Hadeth et Aïn el-Remmaneh au cours des années écoulées, en faisant assumer une part de responsabilité aux FL et « aux complots médiatiques ». Il a cité la LBCI plusieurs fois dans ce cadre. Il a par ailleurs estimé que les chiites, qu'il a totalement identifiés au Hezbollah, étaient « ouverts à l'ijtihad » et qu'ils « n'avaient jamais eu de projet de contrôler le Liban ».
Prenant ensuite la défense du document d'entente avec le Hezbollah, il a affirmé : « Comment peut-on être contre l'entente ? (...) La politique américaine voulait susciter un conflit sunnito-chiite. Nous avons empêché cela. Nous avons empêché la discorde confessionnelle. Nous allons vaincre l'ignorance des hommes politiques (qui s'opposent à ce document) », a-t-il dit, qualifiant l'accord « d'historique ».
Concernant son absence à la dernière séance du dialogue, il a affirmé : « Je ne crois plus aux réunions qui plaident en faveur d'une accalmie. Je ne crois plus en ces clowneries. » Il s'est ensuite livré à une série d'attaques contre l'ancien ministre Michel Murr. «Si nous remportons les élections, les voleurs prendront la fuite », a-t-il dit, niant tout danger économique pour le pays si l'opposition obtient la majorité.
Au sujet des derniers développements électoraux dans le caza de Jbeil, le général Aoun a indiqué qu'il « n'accuse le président de rien » et qu'il « fait appel à la conscience des Jbeiliotes pour qu'ils se fassent eux-mêmes leur propre idée ». « Nous gagnerons par un score de 3-0 à Jbeil, malgré l'argent qui est distribué », a-t-il assuré.
Concernant le 14 Mars, Michel Aoun a indiqué : « C'est nous le 14 Mars. Ils nous l'ont volé. Ils étaient à Anjar, puis à Koraytem, puis à Aoukar. Ils ont tout volé : la géographie, l'histoire, le Trésor, tout (...) Ils savent qui ils sont réellement. Au BIEL, ils ont intitulé leur programme "le passage vers l'État". Cela veut dire qu'ils sont hors de l'État. (...) Et voilà qu'ils s'en prennent à ceux qui défendent le Liban, et qu'ils veulent leur arracher leurs armes. » Il a accusé dans ce cadre les FL et le PSP d'avoir des armes, en se demandant « d'où venaient les canons dans la Montagne le 11 mai 2008 ». « Voilà ce qu'on a réussi à éviter en mai dernier, en empêchant l'explosion », a-t-il ajouté, au sujet des événements du 7 mai 2008.
« Aucune force au Liban ne peut susciter de discorde confessionnelle. Il n'y a pas de rapport de force. Ce sont ceux qui ont aujourd'hui les armes qui ne veulent pas de la discorde. C'est le Hezbollah qui empêche la discorde, avec nous », a souligné Michel Aoun.
Il a enfin estimé qu'au Chouf, « les assassins, en l'occurrence le PSP, les Kataëb et les FL, sont tous présents sur la même liste », et qu'au Metn, Samir Geagea avait réussi « à réunir toutes ses victimes sur une seule liste « Michel Murr, Amine Gemayel, Élie Karamé et Émile Kanaan. Qui a assassiné le frère de ce dernier, le général Kanaan ? ».
« Ceux qui étaient au côté d'Israël durant la guerre de juillet 2006 contre nous sont les mêmes qui se battent contre nous aujourd'hui. » C'est ainsi que le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, a résumé la situation électorale, hier soir, dans sa dernière intervention médiatique...