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Nos Lecteurs ont la Parole

Le discours du bivouac et le droit à la contre-résistance

Par Eddy TOHMÉ
En novembre 1922, Mussolini avait prononcé un discours d'une rare violence que l'histoire connaîtra sous le nom de « discours du bivouac », dans lequel il avait menacé de transformer le Parlement italien, qualifié au passage de « salle grise, terne  et inutile »,
en un bivouac - campement - pour ses centuries et ses formations de combat. « Et alors je pourrai parler aux députés de l'opposition avec mes c... sur la table », conclura le Duce. Grâce à ce discours d'intimidation, et à quelques violences, Mussolini sera nommé à la tête du gouvernement italien. Suivront deux ans plus tard la mise en place d'un État totalitaire et l'interdiction de toute forme d'opposition. Hitler quant à lui accédera démocratiquement aux ors et pourpres de la chancellerie, grâce aux votes de millions d'Allemands qui lui ont donné leurs voix. Une fois au pouvoir, il installera un régime d'une rare cruauté.
À l'Est du Rideau de fer, les communistes ont, eux aussi, violé la démocratie pour lui faire engendrer des régimes abominables. Les multiples « coups de Prague » qui ont fleuri en Europe orientale ne furent possible que parce que d'authentiques démocrates ont cru qu'ils pouvaient dîner à la même table que le Diable. Ici aussi, il aurait fallu prévoir une cuillère plus longue...
Et voilà que chez nous, l'histoire est en train de se répéter. Encore faut-il être assez lucide pour réaliser ce qui se passe. Mais parfois il ne peut y avoir pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Un jour, ces personnes voudront voir et entendre, mais ce jour-là, il sera trop tard et pour eux et pour le Liban, comme dans le passé il fut trop tard pour les vieux bolcheviques qui avaient cru  pouvoir manipuler Staline en lui donnant leurs voix contre Trotski. Comme il fut trop tard pour les industriels allemands qui avaient cru pouvoir tenir Hitler en lui donnant l'argent dont il avait besoin pour mener sa campagne électorale. Comme il fut trop tard pour Jan Masaryk qui avait cru  pouvoir humaniser le communisme...
Quant à nous au Liban, quelle logique suivre face à un discours vindicatif d'une rare arrogance qui, d'une manière éhontée et sans vergogne, continue à justifier la terreur devenue programme électoral et à autoriser l'assassinat, qualifié désormais de nécessaire, sinon celle de tirer les conséquences qui s'imposent pour ne pas à avoir à se réfugier plus tard derrière un misérable « je ne savais pas » ? Car, encore une fois, plus tard rimera avec trop tard. Les faits ont parlé et continuent à parler d'eux-mêmes et nul besoin d'être grand clerc aujourd'hui pour savoir anticiper. Il suffit simplement d'écouter les flots de paroles haineuses déversés par certains orateurs, devenus par la force des choses et des armes des « primus inter pares », sorte de censeurs réprobateurs qui peuvent se permettre de lapider leurs pairs à coups de conseils/sermons que tout Libanais doit suivre religieusement pour ne pas être taxé de suppôt du sionisme. Non, le Liban, jusqu'à nouvel ordre, est une démocratie parlementaire et il entend le rester. Dans un pareil régime, un bulletin de vote vaut un kalachnikov et un corps électoral est formé de citoyens libres et responsables et non de pasdarans. Tant que tous les Libanais n'ont pas compris cela, tant que certains continuent à se vanter de pouvoir brandir quand bon leur semble le spectre du châtiment exemplaire tout en jouant sur la fibre, ô combien sensible, de la résistance, la pratique de la démocratie devient un danger pour la vie démocratique et résister à la résistance devient un devoir.
En novembre 1922, Mussolini avait prononcé un discours d'une rare violence que l'histoire connaîtra sous le nom de « discours du bivouac », dans lequel il avait menacé de transformer le Parlement italien, qualifié au passage de « salle grise, terne  et inutile »,en un bivouac - campement - pour ses centuries et ses formations de combat. « Et alors je pourrai parler aux députés de l'opposition avec mes c... sur la table », conclura le Duce. Grâce à ce discours d'intimidation, et à quelques violences, Mussolini sera nommé à la tête du gouvernement italien. Suivront deux ans plus tard la mise en place d'un État totalitaire et l'interdiction de toute forme d'opposition. Hitler quant...
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