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Culture - Disparition

Helen el-Khal dans la sérénité bleue

Helen el-Khal n'est plus. Elle s'est éteinte hier d'un accident vasculaire cérébral, à l'âge de 86 ans. Cette artiste qui aimait tant le fondu éthéré des couleurs a rejoint désormais la sérénité bleue.

Née en Pennsylvanie, aux États-Unis en 1923, de parents d'origine libanaise, Helen Thomas Joseph découvre le Liban en 1946, lors d'un voyage avec sa mère Salma Chaïboub. Elle y rencontre le poète Youssef el-Khal dont elle s'éprend, qu'elle épousera un an plus tard et de qui elle aura deux fils : Tarek et Jawad. La même année, elle est l'une des premières artistes à intégrer l'ALBA. Elle y entamera ses études artistiques sous la férule de César Gemayel et Fernando Manetti. Parmi ses condisciples : Farid Aouad, Chafic Abboud, Nicolas Nammar et Yvette Achkar... En 1949, elle suit son mari en poste auprès des Nations unies en Libye. Le couple rentrera au Liban en 1955, après un passage de quelques années aux États-Unis, et c'est là qu'elle se lancera véritablement dans la peinture, en parallèle à son travail de secrétaire et éditrice au Bureau du tourisme jordanien. Des débuts figuratifs qui évoluent déjà vers le
néocubisme. En 1960, son ami Aref el-Rayess l'encourage et la pousse à exposer ses toiles à la galerie Aleco Saab à Wardieh. Trois ans plus tard, elle ouvrira, rue de Phénicie, avec son mari la première salle d'exposition professionnelle de la région, baptisée Galerie One, dont elle se séparera six mois plus tard en même temps qu'elle divorce. Une double déchirure dans sa vie.
Femme de caractère et artiste sensible, sa quête constante de la sérénité chromatique s'exprimait au moyen d'une fusion sereine entre lumière et couleurs, de manière marquée dans ses fameuses compositions abstraites, mais aussi, plus subtilement, dans l'art du portrait qu'elle continuera à pratiquer en alternance, souvent sur commande.
Sauf qu'Helen el-Khal maniait aussi bien la plume que le pinceau. Première critique artistique de langue anglaise, elle avait le talent de « lire » et celui de décrire les œuvres des artistes auxquels elle consacrait un texte dans le Daily Star. « Sa critique n'était jamais gratuite. Elle portait un regard positif et une sincère compréhension sur la démarche créatrice des jeunes talents », indique le critique César Nammour, qui, après lui avoir consacré une biographie sobrement intitulée Helen el-Khal (Fine Arts Publishing), prépare actuellement un recueil réunissant ses critiques concernant 80 artistes.
« Helen el-Khal a aussi fait entrer l'expressionnisme américain dans le mouvement artistique libanais », signale le peintre Chawki Chamoun, qui l'a bien connue. « Elle était aussi parmi les précurseurs du mouvement féministe de l'art », soutient la galeriste Nadine Begdache, qui rappelle que « cette femme très libre d'esprit a publié le premier ouvrage consacré aux artistes femmes dans le monde arabe, Women Lebanese Artists, aux éditions de la LAU », université ou elle a aussi enseigné l'art.
« Je passe sans aucun problème de ma toile au clavier de mon ordinateur », affirmait cette artiste pour qui « les couleurs et la combinaison des mots naissent d'une même sensibilité ». Celle qui exprime toute la palette des sentiments. Une coloriste dans l'âme...
Née en Pennsylvanie, aux États-Unis en 1923, de parents d'origine libanaise, Helen Thomas Joseph découvre le Liban en 1946, lors d'un voyage avec sa mère Salma Chaïboub. Elle y rencontre le poète Youssef el-Khal dont elle s'éprend, qu'elle épousera un an plus tard et de qui elle aura deux fils : Tarek et Jawad. La même...

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