La Russie a gelé un contrat de livraison de chasseurs intercepteurs Mig-31E à la Syrie, a rapporté hier le quotidien russe Kommersant citant des sources au sein du complexe militaro-industriel. Le contrat, signé à Damas au début 2007, prévoyait la vente à la Syrie de huit appareils pour un montant de 400-500 millions de dollars. Il devait être réalisé par l'usine aéronautique Sokol basée à Nijni Novgorod (Volga), écrit le journal. Selon une source proche de Rosoboronexport, société publique russe chargée de la vente d'armes, la décision a été prise sous la pression d'Israël, voisin de la Syrie avec laquelle l'État hébreu reste officiellement en guerre. « Un contrat de vente à la Syrie de missiles Iskander conclu en 2005 a connu le même sort. Israël a exercé une pression sans précédent, et le contrat a été annulé », souligne cette source.
Selon une autre source citée par l'agence russe Interfax, ce contrat a été annulé car Damas ne disposait pas des moyens financiers nécessaires pour acheter ces avions. Le service de presse de Rosoboronexport était injoignable pour commenter cette information.
Un porte-parole de Mig, cité par l'agence Interfax, a de son côté démenti l'existence d'un contrat entre la Syrie et la Russie. « Aucun contrat pour la livraison à la Syrie de chasseurs intercepteurs Mig-31E n'a été signé ». Les médias, après avoir annoncé sa signature en 2007, « l'ont annulé en 2009 », a-t-il déclaré. Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu vendredi soir à Damas où il participera à une réunion de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a-t-on appris hier de source russe dans la capitale syrienne. M. Lavrov participera en tant qu'observateur au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI.
La Russie fait partie avec l'Union européenne, les Nations unies et les États-Unis du quartette international pour la paix au Proche-Orient qui travaille à la recherche d'une solution au conflit dans la région.