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Lifestyle - Portrait

Ricardo Karam, tenues de soirée

La télévision aura toujours été son terrain de prédilection, de jeu et de séduction. À 40 ans à peine sonnés, Ricardo Karam partage l'heure des bilans sucrés salés, des bonheurs et des nouveaux projets.
« Maintenant, j'ai les idées plus claires, plus transparentes. Je réfléchis à long terme, je travaille sur des concepts et des idées faites pour durer, pour rester. Toutes ces années m'ont formé. » Dix-sept ans au service de l'image, de son image et celle de ses invités. Au service d'une télévision locale et arabe qui s'organisait et à laquelle il a apporté un savoir-faire, savoir-parler et faire-parler, à laquelle il a offert des noms et des invités célèbres. Dix-sept années où, dès le début, il a pu rencontrer les grands de ce monde, apprendre sur le terrain, celui miné d'une high society fermée et quelquefois cruelle. Celui d'un public exigeant, infidèle, qui tombe en amour puis en désamour, sans doute les risques d'un métier somme toute dangereusement éphémère, mais dans lequel il réussit à durer.
Il lui reste, et c'est ce qui compte le plus à ses yeux, des souvenirs, des émotions et des émissions, consignés, pour la plupart, dans des livres. « J'ai reçu des intellectuels, des artistes, des politiciens, des rois, des acteurs, des philosophes, des chefs spirituels, des sportifs, des cuisiniers et des mondains », rappelle-t-il. Il en garde « des sentiments indélébiles ». La satisfaction d'avoir pu serrer la main de l'Abbé Pierre, le bonheur d'avoir pu aller jusqu'au dalaï-lama, et le chemin fut long ; la fierté d'avoir été le premier Libanais à interviewer Carlos Ghosn et Nicolas Hayek dans les années 90 ; le regret, enfin, de n'avoir pas eu le temps de rencontrer Mère Térésa ou Yves Saint Laurent et l'envie, folle, enfin, de rattraper Fidel Castro. « Chaque œuvre a été pour moi celle de toute une vie, un dur labeur. » En 2002, Ricardo Karam fonde sa boîte de production RK productions, porté par une envie de voler de ses propres ailes, de faire les choses à sa façon, de mettre en chantier des projets qui le passionnent. Au programme, il y a eu 150 Wara' el-woujouh, diffusés de 2003 à 2008 sur la Future TV. Des documentaires longuement préparés, sur Rafik et Nazek Hariri (Rafic el-omr), sur la grande Alia el-Solh (Harissate el-istiqlal). Ainsi qu'une trilogie sur le roi Farouk (Farouk wal-manfa), son fils Ahmad Fouad (Haza houa Ahmad Fouad) et sa fille Férial (Qadar amira).

2008, l'année des projets
Maintenant, les idées plus claires, confortablement installé dans ses bureaux, l'homme semble bien dans sa peau. « Je n'ai jamais, dit-il, accepté la facilité, les propositions tentantes, les émissions faciles, mais dans lesquelles je ne me retrouvais pas. » Et de préciser : « Avec le temps, j'ai pu vaincre cet état de passivité qui m'empêchait de penser avec l'esprit d'un homme d'affaires. » Le cheveu plus court, la barbe poivrée, le sourire plus serein, Ricardo Karam, le journaliste « people », apprécié ou critiqué, qui a à son actif des rencontres de personnalités très diversifiées, se retourne aujourd'hui vers la jeunesse. Avec Hadisson akhar diffusé depuis plus d'un mois sur la LBCI Sat les samedis à 22 heures trente, il va à la rencontre de self-made-men libanais et arabes, « pas connus du grand public, précise-t-il, mais qui ont réussi à bâtir des empires. Nous passons un à deux jours avec l'invité, dans son intimité. J'ai voulu m'adresser à la génération qui se construit en lui proposant des modèles à suivre et un slogan : "Vous aussi pouvez le faire". » Dans un autre registre, RK prépare Woujouh el-madina, prévu bientôt sur la LBCI. « Un défi, 75 minutes durant lesquelles le téléspectateur découvre une ville à travers 6 personnages libanais ou arabes qui ont marqué les lieux par leur réussite. De Londres à Milan, Le Caire, Riyad, il sillonne le monde avec son équipe en quête de nouveaux visages, de destins fabuleux. Jamais à court d'idées et de sagas, il vient d'achever un documentaire sur Raymond Eddé et finalise un autre sur la vie d'Albert Abela.

Un prix
Mais au-delà de ces nombreuses émissions qui se préparent et qui jalonnent sa carrière et sa vie, et loin du petit écran, Ricardo Karam travaille depuis 2004 sur un projet qui lui tient particulièrement à cœur, le Takreem Awards for Arab Achievements, à travers sa société Olive Branch. « J'ai eu l'idée de capitaliser mon relationnel en créant un prix qui s'adresserait aux jeunes Libanais et Arabes qui ont un potentiel. L'idée a pris forme sur papier, puis, durant 5 ans, je l'ai sculptée, travaillée, retravaillée, taillée et polie. » Ce prix, qui sera lancé en février prochain au cours d'une cérémonie grandiose, très VIP, très robe longue et smoking, va récompenser 9 lauréats. « Ce prix, c'est beaucoup de travail. J'ai voulu contribuer à ma façon à l'essor du pays et de la région. Redorer une image arabe mal perçue par le monde car déformée et altérée. Mettre sur pied, loin de toute opération commerciale, une œuvre qui resterait et dont je continuerais à m'occuper jusqu'à la fin de mes jours. » C'est-à-dire le jour où il se retirera, projecteurs éteints, « que je n'aurais plus d'idées et plus rien à donner ».
« Si c'était à refaire, je récidiverais ! avoue-t-il comme on avouerait une douce dépendance. Ce métier est sexy mais dangereux. Il faut savoir le faire en toute liberté. »
« Maintenant, j'ai les idées plus claires, plus transparentes. Je réfléchis à long terme, je travaille sur des concepts et des idées faites pour durer, pour rester. Toutes ces années m'ont formé. » Dix-sept ans au service de l'image, de son image et celle de ses invités. Au service d'une...

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