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Moyen Orient et Monde - Sri Lanka

Colombo expose le cadavre du chef des Tigres et crie victoire

« Troublé » par les pertes civiles, Ban Ki-moon annonce qu'il se rendra sur l'île dès vendredi et évoque la possibilité d'« enquêtes » sur d'éventuels crimes de guerre.
Trente-sept années de guerre, au prix de 70 000 morts dans des combats, attentats ou assassinats, se sont achevées sur une bataille de communication entre Colombo et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) autour de la dépouille de Velupillaï Prabhakaran. La télévision d'État a diffusé une vidéo macabre du corps présumé de M. Prabhakaran, où l'on voit parfaitement son visage intact, les yeux grand ouverts. Le cadavre présenté ressemble sans nul doute au fondateur du LTTE, 54 ans, corpulent et moustachu. Les images le montrent en uniforme militaire et une vilaine blessure à la tête. Le front est couvert d'un chiffon bleu et le crâne repose sur un journal couvert de sang. On distingue aussi une plaque militaire frappée du code « 0.01 » et la carte d'identité du chef du LTTE.
Le tout-puissant chef de l'armée de terre, le général Sarath Fonseka, s'est déclaré « très heureux de confirmer que nous avons tué Prabhakaran, impitoyable dirigeant terroriste ». « Il a été tué (lundi) et le corps a été identifié (mardi) », a précisé le ministère de la Défense. « Nous le remettrons aux pompes funèbres. Nous ne pouvons pas juste le jeter dans la jungle (car) nous sommes un pays civilisé », a assuré un porte-parole. Il n'a rien dit des circonstances de la mort. Lundi, selon des responsables militaires qui l'avaient annoncé à l'AFP, M. Prabhakaran fuyait sa minuscule enclave dans le Nord-Est à bord d'une ambulance avec ses deux lieutenants. Les trois hommes ont été abattus par l'armée et le véhicule a pris feu.
Mais hier à l'aube, le LTTE annonçait que son « dirigeant bien-aimé (était) vivant ». « Il continuera de conduire la quête de dignité et de liberté pour le peuple tamoul », a écrit dans un communiqué le chef des relations internationales des Tigres, Selvarasa Pathmanathan.
Ivre de son triomphe après trois ans de guerre à outrance contre l'insurrection indépendantiste tamoule, le président nationaliste cinghalais Mahinda Rajapakse a proclamé officiellement « la victoire totale sur le terrorisme ». « L'autorité de l'État s'exerce dorénavant sur chaque centimètre de territoire » de l'île de 20 millions d'âmes, a-t-il dit.
Aujourd'hui, la classe politique tamoule modérée espère que ses revendications d'autonomie ne seront pas oubliées. Elle compte sur l'application du 13e amendement de la Constitution prévoyant une décentralisation vers les neuf provinces, comme celles du Nord et de l'Est où les Tamouls sont concentrés.
Dans l'immédiat, la Croix-Rouge et les agences humanitaires des Nations unies veulent un accès total aux plus de 250 000 réfugiés de la guerre et entassés dans des camps du Nord. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit « profondément troublé » par la mort de 6 500 civils cette année et a confirmé qu'il serait vendredi au Sri Lanka. Si des allégations de crime de guerre sont avancées, « elles doivent faire l'objet d'une enquête appropriée », a dit le secrétaire général des Nations unies, insistant sur l'objectif de « réconciliation nationale » prenant en compte les « aspirations légitimes » de toutes les minorités, y compris tamoule.
Le Conseil des droits de l'homme tiendra lundi prochain une session extraordinaire sur la situation au Sri Lanka.
Trente-sept années de guerre, au prix de 70 000 morts dans des combats, attentats ou assassinats, se sont achevées sur une bataille de communication entre Colombo et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) autour de la dépouille de Velupillaï Prabhakaran. La télévision d'État a diffusé une vidéo macabre du corps présumé de M. Prabhakaran, où l'on voit parfaitement son visage intact, les yeux grand ouverts. Le cadavre présenté ressemble sans nul doute au fondateur du LTTE, 54 ans, corpulent et moustachu. Les images le montrent en uniforme militaire et une vilaine blessure à la tête. Le front est couvert d'un chiffon bleu et le crâne repose sur un journal couvert de sang. On distingue aussi une plaque...
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