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Santé

« La grippe A : face à la menace », à l’USEK

La panique suscitée par l'apparition des premiers cas de grippe A il y a près d'un mois ne semble pas se calmer et les malentendus continuent à entourer certains aspects de la maladie. Pour sensibiliser à ce nouveau virus, à son mode de transmission et aux moyens de prévention, les facultés de médecine et d'agronomie de l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) et le Centre hospitalier universitaire de l'hôpital Notre-Dame des Secours ont organisé hier une conférence sur « La grippe A : face à la menace ».
Plusieurs intervenants se sont relayés à la tribune. Le Dr Christo Hilan, spécialiste en médecine vétérinaire, chercheur à l'Institut agronomique du Liban et enseignant à la faculté des sciences agronomiques de l'USEK, a présenté la maladie. Il a ainsi expliqué que les virus grippaux les plus fréquents sont du sous-type H1N1. « Les porcs peuvent toutefois être co-infectés par plusieurs types de virus en même temps, ce qui peut engendrer un virus recombiné résultant du mélange de différents sous-types, poursuit-il. Les virus infectent normalement les porcs, mais ils peuvent provoquer la maladie chez l'homme. »
Après un aperçu sur l'historique de la grippe de porc et l'étiologie des virus, le Dr Hilan s'attarde sur l'épidémiologie de la grippe espagnole de 1918-1919, également due à un virus H1N1, qui fut « la plus virulente, la plus contagieuse et la plus mortelle dans l'histoire de l'homme avec 100 millions de contaminations, dont 30 millions de décès ».
« La souche virale de la grippe porcine mexicaine aurait muté pour devenir aussi pathogène que celle de la grippe espagnole, rendant possible une pandémie globale », ajoute-t-il. Et de souligner que « les informations scientifiques disponibles précisent que la consommation de viande de porc et les dérivés de porc ne présentent aucun risque pour le consommateur ».

Symptomatologie et transmission
De son côté, le Dr Antoine Abdel-Jalil, chef du service de pneumologie à la faculté de médecine de l'USEK, a présenté les aspects cliniques de la pandémie. Il a souligné que la majorité des cas ont été dépistés parce que « le tableau clinique classique de l'infection par le virus de la grippe porcine chez l'homme ressemble à celui de la grippe saisonnière et à d'autres infections des voies respiratoires ». « Des cas bénins ou asymptomatiques peuvent passer inaperçus, ajoute-t-il. C'est la raison pour laquelle on ignore l'étendue réelle de la maladie chez l'homme. » Et le Dr Abdel-Jalil de préciser : « Les infections au virus influenza porcin sont la cause d'une maladie respiratoire caractérisée par une toux, des éternuements, une congestion et un écoulement nasal, des températures rectales élevées, une léthargie et une respiration difficile. »
Le Dr Madonna Matar, chef du service des maladies infectieuses à la faculté de médecine de l'USEK, a mis l'accent dans son intervention sur le mode de transmission. Elle indique ainsi que « les êtres humains ne sont pas infectés par le virus de la grippe porcine ». Le virus est toutefois transmis suite à un contact avec des porcs infectés ou dans un environnement contaminé, ainsi que dans l'air, par voies respiratoires et/ou à travers les muqueuses, suite à un contact avec une personne infectée. D'où la nécessité de protéger notamment la zone T, c'est-à-dire les yeux, le nez et la bouche qui sont la porte d'entrée des virus.
Prenant la parole en dernier, le Dr Antoine Saadé, pneumologue, directeur du Programme national de lutte contre la tuberculose et consultant à l'Organisation mondiale de la santé, a insisté dans son intervention sur la lutte au niveau mondial et national. Il a ainsi exposé les mesures prises par le ministère de la Santé pour faire face à une éventuelle crise au Liban, et qui se traduisent notamment par la formation de plus de cent agents de santé à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, la distribution à l'aéroport de brochures explicatives, la mise en place d'un numéro vert à l'intention des médecins et la provision en médicaments.

La panique suscitée par l'apparition des premiers cas de grippe A il y a près d'un mois ne semble pas se calmer et les malentendus continuent à entourer certains aspects de la maladie. Pour sensibiliser à ce nouveau virus, à son mode de transmission et aux moyens de prévention, les facultés de médecine et d'agronomie de...

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