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Le Liban démasque des "nids d'espions" au profit d'Israël

Accusés d'être implantés depuis des années dans le but de fournir à Israël une "banque de données" sur le Hezbollah, plusieurs réseaux d'espionnage présumés ont été démantelés depuis le début de l'année au Liban.

Avant la guerre de 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah, "il y avait des cellules dormantes ou des réseaux ayant une marge de manoeuvre limitée", explique à l'AFP un responsable des services de sécurité sous le couvert de l'anonymat.

"Depuis le début de 2009, ces espions sont devenus plus actifs et ont laissé des traces, ce qui nous a permis de les démasquer", précise-t-il.

Au moins 17 agents présumés sont actuellement détenus, les quatre derniers ayant été arrêtés vendredi, dans le sud du pays.

Le "coup de maître" des services de sécurité a été l'arrestation en avril d'un ex-général à la Sûreté générale, Adib el-Alam, avec sa femme et son neveu, qui ont reconnu avoir travaillé pour le compte d'Israël pendant plus de 15 ans.

Depuis, les arrestations se sont multipliées. La quasi-majorité sont des Libanais, travaillant comme vendeur de voitures, boucher, ou dans une station-service.

Dans un pays encore techniquement en guerre avec Israël, les agents démasqués encourent la prison à vie assortie de travaux forcés. Si le juge estime que cette collaboration a causé la mort, il peut demander la peine capitale.

Les responsables des services de sécurité et les experts soulignent qu'Israël tente de construire une "banque de données" sur le Hezbollah pour être mieux préparé en cas d'une nouvelle guerre.

"Les Israéliens se sont rendus compte après 2006 qu'ils ne disposaient pas d'une banque d'objectifs pour bien cibler leurs bombardements", notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, souligne Randa Haidar, spécialiste d'Israël au quotidien an-Nahar.

La zone dite "périmètre de sécurité" dans cette banlieue où se trouvaient les principaux locaux du Hezbollah a été lourdement bombardée durant l'été 2006, sans qu'aucun leader du mouvement ne soit touché.

"Des agents ont reconnu qu'Israël les a chargés de rassembler des informations sur des positions de l'armée libanaise et du Hezbollah et de repérer ces dernières sur des cartes avec un maximum de précision", affirme à l'AFP un responsable des renseignements de l'armée sous couvert de l'anonymat.

De son côté, l'expert militaire Élias Hanna indique qu'"Israël veut savoir où se trouvent les leaders du Hezbollah, ses missiles, son réseau de télécommunications".

"Mais, ajoute-t-il, espionner le Hezbollah est très difficile puisqu'il s'agit d'une organisation très secrète, disposant d'un réseau souterrain".

"C'est un habitant du Liban-Sud, bastion du Hezbollah, qui peut rassembler ce genre d'informations", poursuit l'expert.

"Les agents se sont rendus en Israël la plupart du temps via des pays européens. Là-bas, ils ont été entraînés pour se servir de systèmes de télécommunications satellitaires ultra-sophistiqués", affirme le responsable des services de sécurité.

Ces appareils étaient facilement introduits au Liban après avoir été "dissimulés", d'après lui.

Le système utilisé par le général Alam était caché dans un petit réfrigérateur semblable à ceux utilisés dans les chambres d'hôtel, alors qu'un autre agent avait une puce spéciale connectée à son ordinateur pour transmettre les informations, selon le responsable.

"L'appât financier est la seule motivation de ces gens-là", souligne-t-il.

Avant la guerre de 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah, "il y avait des cellules dormantes ou des réseaux ayant une marge de manoeuvre limitée", explique à l'AFP un responsable des services de sécurité sous le couvert de l'anonymat.
"Depuis le début de 2009, ces espions sont devenus plus actifs et ont laissé des...