Jeudi, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani avait déclaré : « Nous avons demandé aux forces armées d'éliminer les combattants islamistes et les terroristes » de la région de Swat. Même s'il ne l'a pas directement annoncé, ce discours met de facto un terme officiel à l'accord de paix signé mi-février, par lequel les combattants islamistes liés à el-Qaëda acceptaient un cessez-le-feu en échange de l'instauration de tribunaux islamiques à Swat et six autres districts alentour. Loin d'avoir déposé les armes, comme l'accord de paix le leur imposait, les talibans, qui faisaient régner la terreur depuis près de deux ans dans la vallée de Swat, avaient profité du retrait de l'armée pour pousser leur avantage sur le terrain. L'accord de Swat avait été dénoncé comme une « abdication » par Washington, dont Islamabad est l'allié-clé dans sa « guerre contre le terrorisme ». Sous la pression intense des États-Unis, principal bailleur de fonds du Pakistan, l'armée avait finalement lancé une offensive le 26 avril.
Depuis le début de l'offensive, l'armée a assuré avoir tué plus de 300 talibans et n'avoir perdu qu'une vingtaine d'hommes. Ces chiffres sont impossibles à vérifier de source indépendante, les zones des combats étant inaccessibles. Mais les habitants de ces districts très peuplés ont été pris entre deux feux et ont fui les combats par dizaines de milliers depuis 13 jours.
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