Rechercher
Rechercher

Santé - Éclairage

Moins nuisible que prévu, la grippe porcine n’a pas forcément dit son dernier mot

L'épidémie de grippe porcine est en voie de stabilisation au Mexique et aux États-Unis, les deux pays les plus touchés (voir par ailleurs page 10), mais si le virus actuel semble moins virulent que redouté, les experts mettent en garde contre la possibilité d'une deuxième vague épidémique plus redoutable.
Pour les médecins, le nouveau virus A(H1N1) semble bien, en tout cas dans sa forme actuelle, « un phénomène plutôt banal », comparable à la classique grippe saisonnière. Sachant que la grippe est une maladie qui se transmet facilement et entraîne chaque année entre 250 000 et 500 000 décès dans le monde.
Les propos rassurants des experts sont systématiquement teintés de prudence, avec le mot « vigilance » pour leitmotiv.
« Nous ne savons pas tout », martèle Catherine Leport, infectiologue à l'hôpital Bichat (Paris), expliquant que cette incertitude est inhérente aux maladies émergentes. « Sur un certain nombre de points on est obligé de fonctionner par approximations progressives », indique-t-elle.
« Pour l'instant les formes cliniques semblent dans la majorité des cas bénignes, mais personne ne peut dire si l'évolution de ce virus ne va pas se faire vers un changement de virulence, donc des formes qui pourraient devenir plus graves », met en garde le Pr Leport.
C'est là le premier point qui incite les experts à la prudence. La seconde crainte est de voir le virus décliner puis ressurgir « de plus belle », selon les termes de la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan.
Car les pandémies évoluent par vagues.
L'Europe et les États-Unis ont encore en mémoire la « grippe espagnole » de 1918, la plus meurtrière, avec au moins 40 millions de morts. La première vague s'était produite au printemps, mais c'est la deuxième, de retour de l'hémisphère Sud, qui en octobre-novembre fut incontestablement la plus meurtrière.
Un scénario qui pourrait tout à fait se reproduire avec le nouveau virus A(H1N1).
Reste que la donne a changé. Certes la mondialisation, et en particulier les transports aériens, facilitent la propagation des virus. Mais les moyens dont on dispose pour soigner les malades sont évidemment incomparables.
Il y a les antiviraux à ce stade efficaces contre la grippe porcine. Mais aussi les antibiotiques contre les surinfections bactériennes. Ou encore les moyens de réanimation.
« En 1918, beaucoup de morts étaient dues à des pneumonies bactériennes secondaires à l'infection virale », soulignait ce week-end Patrick Berche, chef du service de microbiologie à l'hôpital Necker (Paris).
À présent, c'est l'hémisphère Sud qui est le plus exposé au virus, en raison de l'arrivée de la saison hivernale propice à la propagation de la grippe. Une seconde vague à l'automne laisserait au moins à l'hémisphère Nord le délai nécessaire à l'élaboration d'un vaccin. L'industrie pharmaceutique est sur le pied de guerre, mais attend le signal de l'OMS pour lancer le processus.

Véronique MARTINACHE (AFP)
L'épidémie de grippe porcine est en voie de stabilisation au Mexique et aux États-Unis, les deux pays les plus touchés (voir par ailleurs page 10), mais si le virus actuel semble moins virulent que redouté, les experts mettent en garde contre la possibilité d'une deuxième vague épidémique plus redoutable.Pour les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut