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Culture - Événement

Cérémonie officielle à l’Unesco en l’honneur de Beyrouth, capitale mondiale du livre

Elle était déjà surnommée « mère des lois ». Dès aujourd'hui, Beyrouth qui a tant souffert et tant résisté, cette ville meurtrie qui a relevé tant de défis et s'est relevée tant de fois, Beyrouth cette « Oum al-Dunia », comme dit la chanson, a été déclarée par l'Unesco capitale mondiale du livre, et c'est au sein de cette même institution créée au Liban en 1948 que le coup d'envoi a été donné pour cette année.
C'est en effet dans le cadre d'une manifestation officielle qui a regroupé nombre de personnalités du milieu politique, notamment le président de la République libanaise (très applaudi) et son épouse, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, venu pour l'occasion, et les présidents du Conseil Fouad Siniora, et de la Chambre Nabih Berry, les ministres, et plus particulièrement le ministre de la Culture Tammam Salam, ainsi que des figures du monde diplomatique, du corps enseignant, des élèves venus de différentes écoles publiques et privées et un public nombreux, qu'a eu lieu cette cérémonie officielle pour donner le coup d'envoi à l'année baptisée « Beyrouth capitale mondiale du livre ».
« Cette ville qui étrenne aujourd'hui son habit de fête pour mieux briller dans le monde de la culture », dira le maître de cérémonie avant que des jeunes représentant tous les cazas du Liban s'avancent et montent sur scène. Devant un grand livre ouvert, ils y placeront leur petit livre formant au bout du compte un grand puzzle aux pièces bien rattachées l'une à l'autre. Du livre d'Élissar à Tyr, à celui de Gibran à Bécharré, en passant par celui de la mer à Saïda et le livre d'histoire de Baalbeck, c'est la capitale, mère des lois, qui trônera au milieu de cette grande mosaïque. Comme un grand livre ouvert aux couleurs de la Phénicie, elle regroupe les différentes tendances du pays. Elle est leur rassembleuse et leur trait d'union.
Puis c'était au tour de Abdel Meneem al-Ariss, président du Conseil municipal de Beyrouth, de prendre la parole pour affirmer qu'à l'annonce de la décision de l'Unesco, Beyrouth s'est mise à se préparer sur tous les plans à accueillir cet événement, avec le soutien du Conseil des ministres ainsi que du Parlement. Cet événement a été soutenu auparavant à Paris par les autorités internationales, sous les hauts auspices du président de République, puis par les pays arabes. Ariss a par la suite invité les Libanais à participer durant cette année aux plaisirs de la lecture et à remplacer les armes de la violence par celles de l'esprit.

Le démarrage d'un chantier
Avant d'introduire Tammam Salam, le maître de cérémonie a projeté sur un grand écran une bande-annonce sur l'événement offrant à voir des livres lancés dans les airs et volant tout comme les hirondelles vers d'autres cieux. Prenant la parole, le ministre de la Culture a profité par la suite pour remercier l'institution de l'Unesco, le président de la République, qui a permis à cette manifestation d'avoir lieu, ainsi que Tarek Mitri, qui a accompagné le projet jusqu'à son aboutissement. Il a par ailleurs rappelé que Beyrouth était la neuvième capitale à recevoir cet honneur « qui n'est certainement pas un choix fortuit, a-t-il dit, mais le résultat de recherches concernant la qualité de ses programmes de promotion de livres et de la lecture ainsi que de l'étude de l'engagement de tous les acteurs dans l'industrie du livre ». « C'est aujourd'hui le début d'un grand chantier, a poursuivi Salam, et nous sommes tous appelés à nous rassembler autour de ce livre qu'est le Liban, même si on note avec regret le recul de la lecture dans beaucoup de maisons. À cette occasion, deux cent cinquante projets ont jusqu'à présent été décidés pour encourager la lecture parmi les jeunes. C'est pourquoi nous sommes ravis de la présence de tous ces élèves aujourd'hui parmi nous, afin qu'ils se sentent aussi responsabilisés que les adultes quant au devenir du livre. »

Se souvenir de Gibran
Une telle manifestation ne pouvait être complète sans évoquer le grand écrivain libanais qui a porté haut et loin la voix de son peuple. Debout sur scène, les comédiens Randa el-Asmar et Joseph Bou Nassar sont parvenus, sous un éclairage intimiste, à faire revivre par des extraits de ses livres la mémoire du grand Gibran Khalil Gibran. Des textes fortement applaudis par l'assistance et suivis par l'allocution de Amr Moussa qui a enchaîné comme en réponse à l'auteur disparu, en disant: «Je salue votre Liban et le nôtre. Je suis là aujourd'hui, parmi vous, pour vous féliciter. Dans tout ce marasme politique auquel fait face le monde arabe, je vois une petite lueur qui brille au loin. J'aimerais bien qu'on s'en approche. » Et de poursuivre : « Beyrouth ne peut être à la fois capitale du livre et champ de bouleversements. »

Place à la musique et à l'émotion
En clôture de ce programme officiel et sobre, la chorale de Flayha' sous la direction de son chef d'orchestre Barkev Tasslakian a rendu hommage à Beyrouth avec deux chansons dont l'une empruntée à Magida el-Roumi. Le président de la République a donné le ton et l'assistance s'est levée de concert en entendant l'appel au sursaut de Beyrouth. Un sursaut que le président Michel Sleiman rappellera par la suite dans son allocution en le qualifiant de « sursaut contre l'ignorance, une invitation à lire ce que vous voulez et quand vous voulez. Lisez, lisez, a-t-il insisté, pour faire reculer l'obscurantisme et l'ignorance et répandre la connaissance et le bel esprit ». « C'est une année bénie qui commence, a-t-il dit, et quoi de plus beau que de commencer avec le livre et l'écriture ? »
« Je m'adresse aux familles, insistera-t-il, ainsi qu'aux écoles pour faire aimer le livre et lui redonner sa place au sein de la société. » « Enfin, a-t-il conclu avant de recevoir de la main de Tammam Salam le symbole de Beyrouth capitale mondiale du livre, le Liban n'est pas un pays, c'est un message. Soyons dignes de cette lourde responsabilité qui nous incombe et soyons à la hauteur de notre pays qui mérite d'être un phare. Toujours éclairé. »
C'est en effet dans le cadre d'une manifestation officielle qui a regroupé nombre de personnalités du milieu politique, notamment le président de la République libanaise (très applaudi) et son épouse, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, venu pour l'occasion, et les présidents du Conseil Fouad Siniora,...

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