Face à la vaste offensive gouvernementale, de nombreux combattants rebelles veulent aujourd'hui se rendre, a ajouté le général Shavendra Silva, qui s'exprimait devant des journalistes transportés en avion, puis en hélicoptère à Kilinochchi, l'ancienne « capitale » politique des Tigres tamouls, dans le nord du pays, à 330 km de la capitale du Sri Lanka, Colombo. À Kilinochchi, l'armée a montré à la presse des mortiers et d'autres armes saisis aux rebelles avant de les conduire à Puttumatalan, à 1h30 de route, tout près de la zone de combat, d'où des explosions pouvaient être entendues.
Plus de 6 500 civils ont probablement été tués et 14 000 blessés depuis le début de l'année dans les combats, selon des estimations de l'ONU communiquées hier à des diplomates. Selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires humanitaires Catherine Bragg, environ 50 000 civils sont coincés dans la zone des combats, tandis que 95 000 personnes ont pu rejoindre les camps de déplacés. L'armée du Sri Lanka a, quant à elle, évalué à entre 15 000 et 20 000 le nombre des civils toujours pris au piège dans l'étroit périmètre où les rebelles tamouls sont encerclés par les forces gouvernementales.
L'ambassadeur du Sri Lanka auprès de l'ONU à Genève, Dayan Jayatilleke, a rejeté hier toute « pause humanitaire » pour permettre aux civils pris au piège de fuir la zone des combats. Hier, le secrétaire indien aux Affaires étrangères, Shivshankar Menon, et le conseiller à la sécurité, M. K. Narayanan, ont eu des entretiens à Colombo avec le président Mahinda Rajapakse. Selon New Delhi, ces émissaires devaient souligner la gravité de la crise humanitaire. Selon des sources officielles, New Delhi n'a pas appelé directement à un cessez-le-feu.
Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé l'envoi immédiat d'une équipe humanitaire sur place. Mais l'idée a de nouveau été rejetée hier par Colombo. « Il n'y a pas besoin d'envoyer dans ces zones des équipes étrangères », a déclaré le ministre des Droits de l'homme, Mahina Samarasinghe. « Il y a déjà là-bas une opération militaire visant à secourir des civils », avait dit à la BBC le ministre sri lankais de la Défense Gotabhaya Rajapakse. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les combats ont fait « ces derniers jours des centaines de morts et de blessés » civils.
« Ces tueries doivent cesser. Le gouvernement sri lankais a la responsabilité de protéger ses propres citoyens et les LTTE doivent mettre un terme à leur tentative barbare de retenir en otages des civils », a martelé jeudi le ministre indien des Affaires étrangères, Pranak Mukherjee. L'Inde est très soucieuse de répondre aux inquiétudes des 50 millions de Tamouls de l'État du Tamil Nadu (Sud).
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