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Liban - Pause verte

Laissons les couleurs à la nature

Les poussins colorés proposés par des marchands ambulants chaque année aux alentours de Pâques semblent devoir piailler plus longtemps encore dans les rues cette saison, peut-être en raison de la folie des couleurs qu'entraîne la proximité des élections législatives. Or, quelle que soit la saison, cette scène, loin d'être drôle ou anodine, est en fait d'une cruauté presque perverse.
C'est une cruauté qui se cache derrière un argument séduisant : celui de faire plaisir aux enfants. Que ne ferait-on pour les voir sourire à la vue de ces petites créatures qui se pressent dans de minuscules cages, arborant toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ? Mais en même temps, qu'est-ce qu'on est en train d'apprendre à ces enfants ?
Il est vrai, comme certains objecteront, que ces poussins utilisés pour le divertissement sont en général des poussins mâles, qui ne sont en tout cas pas appelés à survivre en grand nombre (puisque qu'il ne faut qu'un seul coq pour un grand nombre de poules dans les fermes). Mais, pour en revenir aux enfants, qu'est-ce qu'on serait en train de leur inculquer ?
Qu'on peut transformer la nature à sa guise, pour un simple besoin de divertissement ?
Jusqu'où peuvent mener de telles idées acquises inconsciemment ? À mieux accepter des modifications radicales dans l'environnement naturel de l'homme, celles-là mêmes dont on commence à payer une facture exorbitante ? La disparition de la côte, la déforestation, la pollution sous toutes ses formes... autant de maux résultant de la recherche d'une meilleure qualité de vie, mais qui n'a pas pris en considération les limites imposées par mère nature.
Et si seulement toute cruauté pouvait être aussi subtile : il y a quelques jours, des chasseurs peu scrupuleux ont abattu plusieurs cigognes dans la réserve naturelle de Bentaël (Jbeil) et les ont accrochées aux arbres pour impressionner les passants. Que retiendrait un enfant d'une telle scène : un traumatisme ou un feu vert pour de futurs actes similaires ? Les deux perspectives sont aussi désastreuses l'une que l'autre.
Les plus belles couleurs se trouvent dans la nature. Il n'est nul besoin de la doter de pâles imitations.

Les poussins colorés proposés par des marchands ambulants chaque année aux alentours de Pâques semblent devoir piailler plus longtemps encore dans les rues cette saison, peut-être en raison de la folie des couleurs qu'entraîne la proximité des élections législatives. Or, quelle que soit la saison, cette scène, loin d'être...
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