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La France prête son concours à la création d'une unité de police judiciaire à Beyrouth

Avec le concours de l'Union européenne, le Liban va créer à Beyrouth une "unité de police judiciaire pratique", dotée d'un chef de projet français, pour que cesse le saccage des scènes de crimes, après des événements comme l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.

Si elle ne fait pas partie de l'"accord global de coopération" bilatéral dont la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie doit discuter lundi à Beyrouth avec son homologue libanais Ziad Baroud, elle l'a évoquée devant des journalistes dimanche à son arrivée.

Après l'assassinat de Rafic Hariri en février 2005, de nombreuses voix, dont celle de l'ex-président belge de la commission internationale d'enquête Serge Brammertz, ont déploré le "saccage des scènes de crime".

"Parfois, après un attentat, jusqu'à 30 personnes arrivent sur les lieux alors qu'il n'en faudrait que dix", explique à l'AFP M. Jean Fahd, premier président de la Cour d'appel du Liban, ancien procureur général antiterroriste, auteur d'un manuel de gestion de scènes de crimes.

"Contrairement aux pays européens où les scènes de crime sont répulsives, au Moyen-Orient, elles sont attractives", souligne le commissaire divisionnaire Marc Pasotti, attaché de sécurité intérieure français en poste à Beyrouth.

Le public "vient pour aider, mais commet des erreurs", relève M. Fahd, et participe à la "pollution" des lieux, selon la formule policière.

Les travaux de la prochaine "unité de PJ pratique", qui devrait à terme s'insérer au coeur d'une future "Académie de police" dispensant une formation nationale recouvrant l'ensemble des activités de police, commenceront le 1er juillet sur une colline de Beyrouth de 24 hectares.

Dotée de 4 millions d'euros de l'UE et de 1,6 million de dollars du Liban, avec un chef de projet français, commissaire, ancien directeur d'une école de police, elle sera basée "sur un concept interactif et unique à ce jour", selon M. Pasotti.

Ici un cratère devant des décombres simulant un attentat, là un bâtiment de trois étages de magasins, d'un appartement et d'un grenier où sont censés avoir été commis viols, meurtres, braquages... serviront de lieux d'exercice.

Des caméras télécommandées, montées sur des miradors et couvrant l'ensemble des sites, transmettront les moindres faits et gestes d'élèves-enquêteurs s'activant sur les lieux à la recherche d'indices, à leurs autres camarades rassemblés dans un amphithéâtre, ou par petits groupes dans une des quatre salles de classes.


Si elle ne fait pas partie de l'"accord global de coopération" bilatéral dont la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie doit discuter lundi à Beyrouth avec son homologue libanais Ziad Baroud, elle l'a évoquée devant des journalistes dimanche à son arrivée.
Après l'assassinat de Rafic Hariri en février...