D'autre part, le gouvernement irakien a assuré hier qu'il continuerait à payer les milices des Sahwa, ces anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre el-Qaëda, et qu'il leur fournirait à terme un emploi dans le secteur public. « Le gouvernement est déterminé à payer en temps voulu les salaires de tous les membres des Sahwa », a déclaré Ali al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien. « Décision a été prise de transférer 80 % des membres des Sahwa sur des emplois dans les ministères et des institutions publiques et 20 % dans les services de sécurité », a rappelé M. Dabbagh, sans préciser le calendrier de ce transfert.
Apparues en septembre 2006 à l'initiative des tribus sunnites encouragées par l'armée américaine, ces milices - souvent composées d'anciens insurgés sunnites - ont joué un rôle-clé dans l'affaiblissement du réseau el-Qaëda et la baisse des violences. L'armée américaine a remis le 2 avril aux autorités irakiennes le contrôle des 92 000 miliciens des Sahwa. La méfiance réciproque entre les Sahwa et le gouvernement, majoritairement chiite a ravivé les craintes que certains miliciens retournent dans les rangs de l'insurrection. En visite hier à Paris, le vice-président irakien Adel Abdel Mahdi a justifié l'arrestation récente de dizaines de membres des Sahwa accusés de comploter pour lancer des attaques en Irak. « Parfois on ne peut pas distinguer le vrai du faux Sahwa. Le Sahwa prétendu, ce sont les groupes qui attendent un moment propice pour attaquer », a-t-il dit. « C'est pourquoi il y a eu des arrestations ici et là, une fois qu'on a découvert leurs alliances avec d'autres groupes terroristes », a poursuivi Adel Abdel Mahdi, un chiite. « Sans les Sahwa, cela aurait été très difficile de chasser el-Qaëda » d'al-Anbar, province à l'ouest de Bagdad, a toutefois reconnu le vice-président.
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