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Lifestyle - Hotte d’or

Guenonesque !

Quelles sottes. Je les prenais pourtant pour mes sœurs. Mes grandes sœurs. Les descendantes de mes aïeules. Je parle naturellement de ces femelles chimpanzés qui seraient fortement disposées à s'offrir toutes cuisses ouvertes aux singes-matadors qui leur rapporteraient de la nourriture. Parce qu'une étude allemande rendue tout récemment publique explique que les chimpanzés mâles ont tout intérêt à acheter les faveurs sexuelles de leurs compagnes avec un peu de nourriture, les femelles se montrant plus enclines à s'accoupler si on leur offre de la viande. Un peu ? Un peu !!!!! C'est scandaleux. C'est inadmissible. C'est ridicule. Ces chimpanzés femelles sont de petites putes, des bitches à deux sous, des gourgandines... Je vais y aller, moi, au parc national de Taï en Côte d'Ivoire, où l'étude teutonne a été effectuée ; je vais y aller et je vais leur apprendre, moi, à ces sottes, leur apprendre comment mener leurs mâles par le bout du museau. C'est soit du gibier de premier choix, c'est-à-dire beaucoup de viande et de la meilleure qualité, soit rien, nada, nothing, niente, machi : pas de sexe. C'est incroyable : elles n'ont rien compris. Je leur ferai un programme d'apprentissage à ces sœurs un peu fatiguées des neurones, je leur expliquerai la vie, que pour les guenons et les femmes, c'est le même combat, cela doit être le même combat. Je leur parlerai de cette bad girl ultime, la marquise de Merteuil créée par Choderlos de Laclos et immortalisée ad vitam par Glenn Close, je leur parlerai de George Sand, de Madonna, de Louise de Vilmorin, de Simone Veil, d'Amélie Mauresmo, de la comtesse de Ségur, le tout autour d'un gueuleton dont, de mémoire de guenons, elles s'en souviendront : lièvre à la moutarde, faisan aux quatre poires, tourte à la viande de grison et à la myrtille, jambonneau de chevreuil alla limone, sans oublier, naturellement, des balthazars de Veuve Clicquot rosé dont je leur apprendrai, en bienveillante amie, les innombrables vertus. En réalité, je leur parlerai surtout de moi. Que si j'entends accorder mes faveurs, quel doux euphémisme..., je le fais gratuitement avec un ou plusieurs mâles qui me plairaient : je ne quémande pas un peu de viande, j'irai la trouver moi-même, toute seule, comme une grande. Ou alors, je la joue immense, très immense putain : j'exige d'interminables dîners hors saison au El Bulli de Ferran Adrian, la location pour moi toute seule de La Scala de Milan où j'arriverai par jet privé de Beyrouth habillée de mon seul immense chinchilla bleuté, Louboutin cloutées aux pieds bien sûr ; j'exigerai de ce mâle qu'il convoque Brad Pitt à un petit déjeuner fripon sur une île déserte au large de Madagascar qu'il aura achetée rien que pour moi ; j'exigerai une visite privée dans une mine de diamants en Afrique du Sud et ensuite, bien après, je pourrais penser, ne serait-ce que penser l'embrasser sur la joue. Éberluées, mes sœurs guenons m'applaudiront tous poils dehors et me serviront encore du faisan aux quatre poires qu'elles arroseront savamment, parce qu'elles apprennent vite, mes sœurs, de champagne, miam miam.
Quelles sottes. Je les prenais pourtant pour mes sœurs. Mes grandes sœurs. Les descendantes de mes aïeules. Je parle naturellement de ces femelles chimpanzés qui seraient fortement disposées à s'offrir toutes cuisses ouvertes aux singes-matadors qui leur rapporteraient de la nourriture. Parce qu'une étude allemande rendue tout...

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