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Lifestyle - Société

En Angleterre, les adeptes des « danses Morris » ne veulent pas raccrocher

Les danses folkloriques risquent de disparaître d'ici à 20 ans parce que les jeunes craignent trop le ridicule pour continuer à les pratiquer.
Souvent tournés en dérision à cause de leurs costumes excentriques à chapeau et grelots, les adeptes des danses Morris, les danses folkloriques anglaises, ne veulent pas raccrocher et encouragent une nouvelle génération à revisiter cette tradition. Ces danses folkloriques, qui accompagnaient les processions ou les festivités du mois de mai, existent en Angleterre au moins depuis le XIVe siècle, mais personne ne sait exactement comment elles sont apparues.
Charlie Corcoran, le trésorier de la Morris Ring Dance Association a averti que cette tradition risquait de « disparaître » d'ici à 20 ans parce que les jeunes craignent trop le ridicule pour continuer à la pratiquer. Mais à un festival à Nottingham (centre de l'Angleterre) en mars, la plupart des danseurs se disaient confiants en la survie de leur art.
Les jeunes ne pratiquent peut-être plus les styles les plus traditionnels, mais ils réinterprètent ces danses au goût du XXIe siècle. Les membres de la troupe Boggart's Breakfast, de Sheffield au nord de l'Angleterre, sont bien loin du stéréotype du danseur folklorique masculin barbu, avec ses chaussettes blanches. Ils portent les vestes ornées de bouts de tissus, typiques des troupes de la région frontalière entre Angleterre et pays de Galles, mais celles-ci sont bleues assorties de paillettes, avec des pantalons noirs et des chapeaux haut-de-forme. Le visage peint en bleu vif, ils revisitent ces danses de groupe qui se pratiquent avec des bâtons.
« Nous nous sommes formés avec l'intention de pousser un peu les limites, nous faisons beaucoup de mélanges, nous utilisons beaucoup d'airs qui ne sont pas traditionnels », explique Grace Jackson, 34 ans, originaire de l'État américain du Vermont. Selon elle, il n'y a « aucune chance » que les « Morris Dances » disparaissent, même si elle reconnaît qu'il est vital que les groupes contemporains « fassent de nouvelles choses et des choses pour cette génération ».
Les danses Morris, habituellement exécutées par des groupes de quatre à six, sont liées à l'Angleterre rurale, avec des variations régionales. Les ouvriers du textile du nord-ouest de l'Angleterre dansaient avec leurs sabots, tandis que les mineurs du nord-est ont utilisé les lames employées pour nettoyer la boue des chevaux des mines comme accessoires de leurs danses.
Aujourd'hui, la plupart des 14000 adeptes des Morris Dances pratiquent plusieurs styles, sur un simple air d'accordéon, de violon ou accompagnés d'un orchestre, et de nombreux groupes sont devenus mixtes. « Il y a eu une période pendant laquelle notre âge moyen augmentait d'un an chaque année », observe John Ledbury, danseur de 62 ans dont la troupe, les Lord Conyers Morris Men, encore exclusivement masculine, a failli disparaître.
Aujourd'hui, certaines jeunes recrues hésitent toujours à se produire dans des lieux où leurs amis pourraient les voir, selon des chefs de troupes. Mais c'est un moindre problème avec le « Rapper Dancing », une danse du sabre très énergique où l'on entremêle des épées flexibles tenues à chaque extrémité avec un jeu de jambe étourdissant. Triskele, la troupe originaire de Sheffield de Katherine Hurdley, est jeune et adroite, et danse à toute vitesse. « C'est amusant, c'est rapide et il y a un bon esprit d'équipe », explique la jeune femme de 20 ans à l'AFP.
Rebecca Kell, 25 ans, souligne que c'est l'esprit de communauté et de la tradition qui motive les danseurs, ainsi que le côté sportif et, bien sûr, l'occasion de boire, puisque beaucoup de ces danses se passent autour des pubs. « On veut en être fiers, c'est la culture anglaise, mais c'est surtout amusant et il y a une grande communauté de gens qui aiment le folklore dans le pays », dit-elle.
Souvent tournés en dérision à cause de leurs costumes excentriques à chapeau et grelots, les adeptes des danses Morris, les danses folkloriques anglaises, ne veulent pas raccrocher et encouragent une nouvelle génération à revisiter cette tradition. Ces danses folkloriques, qui accompagnaient les processions ou les festivités du...

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