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Moyen Orient et Monde - Sécurité

Les églises grecques visées pour la première fois par des groupes anarchistes

La police a découvert, quelques jours avant les fêtes des Pâques orthodoxes, des explosifs dans des églises d'Athènes et de Salonique.
La police grecque a neutralisé jeudi cinq engins explosifs placés dans la cathédrale orthodoxe d'Athènes, l'église principale du Pirée, le port de la capitale, et deux églises byzantines de Salonique, dans le nord du pays. Cette action a été revendiquée sur le site d'information alternative Indymédia dans un texte signé des groupes « Conspiration des cellules de feu » et « Commando des fractions nihilistes ». Qualifiés d'anarchistes par la police, ces groupes ont signé plusieurs attentats incendiaires du même type ces derniers mois. Le texte de revendication de ces groupes dénonce la religion comme un « sournois mécanisme d'autorité », et justifie les actions par l'approche des fêtes de Pâques orthodoxe, célébré le 19 avril, plus grande fête religieuse en Grèce. « Après s'en être pris au cours des derniers mois aux banques, aux commerces et aux concessionnaires automobiles, les extrémistes, en visant des églises, veulent montrer qu'ils n'entendent épargner aucune couche de la société », a indiqué hier à l'AFP un expert des questions de sécurité sous le couvert de l'anonymat. « Mais en prévenant la police de la mise en place de leurs engins, ils font en sorte de ne pas s'aliéner la population de ce pays très attaché à la religion en risquant de blesser quelqu'un dans une église », a-t-il ajouté.
À Athènes et au Pirée, les engins, composés de petites cartouches de gaz, étaient reliés à un mécanisme à retardement et la police avait été avertie de la présence des engins par des appels téléphoniques à son service d'urgence ainsi qu'à une chaîne de télévision et à un journal athénien. Dans l'église d'Aghia Triada du Pirée, le détonateur de l'engin a explosé, provoquant des dégâts mineurs. La police avait bouclé les deux bâtiments situés, l'un dans le centre du Pirée et l'autre dans le quartier touristique athénien de Plaka, pour procéder à des fouilles. À Salonique, la police a découvert deux engins incendiaires près de l'autel de l'église Aghios Dimitrios, datant du VIIe siècle, et dans une nef de la basilique d'Aghia Sophia, reconstruite au début du XXe siècle sur des fondations du Ve siècle. Ces deux mini-attentats déjoués ont coïncidé avec la visite du ministre adjoint de l'Intérieur, Christos Markoyannakis, et le directeur de la police grecque, Vassilis Tsiatouras. « L'action des anarchistes est un problème et un enjeu auxquels il faut faire face et la police est en train de se réorganiser et développe de nouvelles actions pour lutter contre ce phénomène », a déclaré à la presse M. Markoyannakis. Les attentats à la cartouche de gaz, très fréquents en Grèce, sont imputés par la police à une frange radicalisée de la jeunesse grecque, reprenant des modes opératoires coutumiers à la mouvance anarchiste active dans le pays depuis des années et qui compterait de 2 000 à 3 000 personnes. Ils sont souvent revendiqués par des groupuscules plus ou moins éphémères, mais n'avaient jamais visé jusqu'à présent les lieux de culte, dans un pays où l'Église orthodoxe et l'État ne sont pas séparés. Les actes de violence contestataire et les attentats se sont multipliés en Grèce depuis la mort en décembre dernier d'un adolescent, tué lors d'une bavure policière dans le quartier d'Exarchia, au centre de la capitale.
La police grecque a neutralisé jeudi cinq engins explosifs placés dans la cathédrale orthodoxe d'Athènes, l'église principale du Pirée, le port de la capitale, et deux églises byzantines de Salonique, dans le nord du pays. Cette action a été revendiquée sur le site d'information alternative Indymédia dans un...

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