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Liban

Divergences à la pelle et compromis au compte-gouttes

En plein dans la bataille. Pour reprendre les termes du général Michel Aoun, maintenant que « les dés sont jetés » sur le plan des candidatures, c'est sur la formation des listes que se concentrent tous les efforts. Dans les deux camps, les aspirants sont nombreux et le poids des alliances souvent pesant. À mesure que l'échéance électorale approche, il devient de plus en plus difficile d'opérer une sélection, pour ne pas prendre le risque de mécontenter ceux qui ne seront pas choisis et de perdre ainsi leurs voix alors que, dans certaines circonscriptions, les batailles pourraient se jouer à quelques centaines de voix. Un expert en élections précise que le retard dans l'annonce des listes serait une tactique bien étudiée visant à permettre aux différents candidats de donner le meilleur d'eux-mêmes et de se démener totalement pour être sélectionnés, alors que le choix se ferait ainsi le plus tard possible, quasiment à la dernière minute. Les candidats laissés pour compte n'auraient plus le temps de réagir et de demander à leurs partisans de s'abstenir de voter pour le camp qui les a laissé tomber. Une manière donc d'amortir le choc et de limiter les pertes tant le choix est difficile. Les listes déjà annoncées sont celles où les choix sont tranchés, mais à moins de deux mois de l'échéance, leur nombre reste relativement limité.
L'expert en opérations électorales affirme aussi que le nombre incroyable de candidatures (702 pour 128 sièges) est la conséquence de la non-formation des listes. Le choix étant difficile, les deux camps préfèrent dans certaines circonscriptions faire passer en quelque sorte « de nouveaux tests » aux candidats, avec l'aide des instituts de sondages, avant de faire leur choix définitif. Ces instituts présentent d'ailleurs un baromètre quotidien de la popularité des candidats aux pôles des deux camps.
De plus, les désaccords restant nombreux au sein d'un même camp, plusieurs parties ont choisi de pousser à la présentation de « candidatures subsidiaires » pour garder toutes les options ouvertes. Au sein du camp du 14 Mars, les divergences portent encore sur deux candidats des Forces libanaises, le maronite au Metn et l'Arménien à Beyrouth. Elles opposent aussi divers courants et familles à Tripoli et à Denniyé alors que le nombre de sièges ne peut pas permettre de satisfaire tous ceux qui ont des ambitions parlementaires. C'est surtout le Courant du futur qui mène les négociations et qui essaie de trouver des solutions plus en harmonie avec les conseils saoudiens de regrouper sous sa bannière le plus large éventail de forces et de familles sunnites. Mais sachant que le Courant du futur ne peut que trouver des solutions pour ne pas laisser le 14 Mars mener les élections en rangs éparpillés, chaque partie force ses exigences.
Au sein de l'opposition, le problème se pose essentiellement entre le général Michel Aoun et le président de la Chambre Nabih Berry. Chacun des deux hommes a ses propres considérations qui le poussent à vouloir un nombre précis de députés au sein du futur Parlement. Nabih Berry, qui avait pris l'habitude, à travers les élections législatives de l'après-Taëf, de présider l'un des plus grands blocs de la Chambre, avec des députés de toutes les confessions, craint de le voir diminuer cette année à cause du général Aoun. De plus, cette réduction coïncide avec la remise en cause de sa candidature à la présidence de la Chambre après les élections. Selon ses proches, Berry sait qu'il partage la légitimité chiite avec le Hezbollah, mais alors que la popularité de cette formation est incontestée au sein de la communauté, il a, lui, besoin de s'étendre pour justifier sa candidature à la présidence de la Chambre. Surtout qu'avec le nouveau découpage électoral, il va perdre Saïda. Il cherche donc à compenser cette perte par une percée à Beyrouth, à travers le siège chiite, qui pourtant devrait revenir au candidat du Hezbollah Amine Cherri, ou à Baabda, où les deux candidats chiites de l'opposition sont en principe Ali Ammar (Hezbollah) et Ramzi Kanj (CPL). Et pour bien se préparer à toutes les éventualités, Berry a demandé à deux membres du bureau politique d'Amal de présenter leurs candidatures à Beyrouth et à Baabda.
De son côté, le général Aoun estime qu'en laissant à Berry deux sièges chrétiens au Sud (à Jezzine et à Zahrani), il doit obtenir en conséquence un siège chiite à Baabda en plus du siège chiite de Jbeil. Aoun et Berry ont beau démentir l'existence de tout conflit entre eux, ils n'en ont pas moins des vues divergentes sur un ou deux sièges. Finalement, tous les deux misent sur le Hezbollah pour arrondir les angles et trouver des solutions. D'autant qu'ils sont conscients qu'ils ne peuvent pas se permettre de briser l'opposition à un moment aussi crucial. Plusieurs compromis sont envisagés, l'un d'eux consistant à laisser à un candidat d'Amal le siège chiite laissé vacant par le Hezbollah dans la circonscription de Baalbeck-Hermel. Ce siège devait revenir à l'ancien président de la Chambre Hussein Husseini. Une fois de plus, ce sont les « indépendants » qui trinquent.
En plein dans la bataille. Pour reprendre les termes du général Michel Aoun, maintenant que « les dés sont jetés » sur le plan des candidatures, c'est sur la formation des listes que se concentrent tous les efforts. Dans les deux camps, les aspirants sont nombreux et le poids des alliances souvent pesant. À mesure que...
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