Après la leçon magistrale, les travaux pratiques : M. Obama a poursuivi à Istanbul sa visite, en se rendant dans deux lieux symboliques de l'islam et de ses relations avec le monde chrétien. Accompagné du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, il a longuement déambulé dans Sainte-Sophie, écoutant avec une attention studieuse l'histoire de cette basilique construite au VIe siècle, puis convertie en mosquée en 1453, après la conquête de Constantinople par les Ottomans, et enfin transformée, par décret de la République turque laïque, en musée. De là, M. Obama s'est rendu à la Mosquée bleue, construite au XVIIe siècle sur ordre du sultan ottoman Ahmet Ier, où il a pu admirer sous la conduite du mufti d'Istanbul les faïences turquoise auxquelles la mosquée doit son nom. M. Obama a souri en apprenant de la bouche du mufti que son deuxième prénom, Hussein, était inscrit sur la coupole de la mosquée.
Le président US s'était auparavant entretenu avec les dirigeants des différents groupes religieux - musulman, grec-orthodoxe, arménien, syriaque, juif - qui coexistent en Turquie. Il a achevé sa visite par une discussion avec des étudiants venus de différentes universités, au cours de laquelle il s'est transformé en professeur pour expliquer la politique de son pays dans des domaines aussi variés que les armes nucléaires ou les changements climatiques. Au cours de cet exercice, M. Obama a réitéré son message aux musulmans, affirmant : « Je pense que nous pouvons forger un partenariat avec la Turquie et à travers le monde musulman, vers de nouvelles opportunités. » Il a aussi lancé un appel spécifique aux jeunes, déclarant notamment : « De simples échanges peuvent faire tomber les murs entre nous. Je veux vous dire que le monde sera ce que vous en ferez. » « Vous pouvez décider de construire de nouveaux ponts, plutôt que de construire de nouveaux murs. Vous pouvez choisir de mettre de côté les vieilles divisions, et aller vers une paix durable », a-t-il dit.
Il a également profité de cet exercice pour renouveler son soutien à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne, avouant être en « désaccord » sur la question avec son « ami » et « allié », le président français Nicolas Sarkozy. « C'est vrai que les États-Unis ne sont pas membres de l'UE, donc ce n'est pas à nous de prendre une décision, mais cela ne m'empêche pas d'avoir une opinion », a-t-il affirmé.
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