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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

La stratégie afghane d’Obama passe par le Pakistan

Le président américain annonce une aide financière accrue à Islamabad. Des alliés promettent « en privé » des renforts supplémentaires.
Le président américain Barack Obama a placé hier le Pakistan au cœur de sa nouvelle stratégie pour l'Afghanistan, prévoyant un effort civil et militaire accru, mais aussi une aide financière en hausse pour Islamabad, afin de vaincre le réseau terroriste el-Qaëda.
« Je veux que les Américains comprennent que nous avons un objectif clair : désorganiser, démanteler et vaincre el-Qaëda au Pakistan et en Afghanistan, et empêcher son retour dans l'un ou l'autre de ces pays », a-t-il déclaré, en lançant aux « terroristes qui nous combattent » : « Nous vous vaincrons. » Selon lui, le réseau responsable des attentats du 11 septembre 2001 « prépare activement des attentats contre les États-Unis depuis ses refuges au Pakistan », où se cachent aussi des talibans qui alimentent la rébellion en Afghanistan. Chez le voisin afghan, la situation est « de plus en plus dangereuse », a-t-il constaté. Les violences des insurgés ont redoublé d'intensité depuis deux ans, malgré la présence de plus de 75 000 soldats étrangers. Pour tenter d'enrayer cette spirale, le président américain a annoncé l'envoi de renforts civils pour aider au développement économique et politique du pays, et le déploiement de 4 000 soldats supplémentaires pour former les forces de sécurité afghanes. M. Obama avait déjà annoncé un renfort de 17 000 soldats le mois dernier. Il a réclamé aux alliés des États-Unis de contribuer sur ces deux fronts, alors que doit se tenir les 3 et 4 avril le sommet de l'OTAN. La requête a déjà reçu des réponses favorables « en privé », selon l'émissaire américain pour la région, Richard Holbrooke.
En parallèle, un soutien au Pakistan est « indispensable à nos efforts en Afghanistan, qui ne verra pas la fin des violences si les insurgés peuvent se déplacer librement des deux côtés de la frontière », a insisté le président. La Maison-Blanche a annoncé un triplement de l'aide à Islamabad à 1,5 milliard de dollars par an sur cinq ans pour « construire des écoles, des routes, des hôpitaux et renforcer la démocratie pakistanaise », détentrice de l'arme nucléaire. « El-Qaëda et ses alliés extrémistes sont un cancer qui risque de détruire le Pakistan », a assuré M. Obama. Mais l'aide de Washington n'est pas un « chèque en blanc », a averti M. Obama, en exhortant Islamabad à « éliminer el-Qaëda et tous les extrémistes violents à l'intérieur de ses frontières », et en prévenant Kaboul que Washington ne fermerait pas les yeux sur la corruption au sein du gouvernement afghan.
Soucieux d'impliquer les pays de la région dans la résolution du casse-tête afghan, il a affirmé vouloir associer des pays aux relations très tendues avec le Pakistan, comme l'Inde, ou hostiles aux États-Unis, comme l'Iran. Hier à Moscou, lors d'une conférence consacrée aux moyens de stabiliser l'Afghanistan, un haut responsable américain a déclaré que les États-Unis et l'Iran pourraient coopérer sur ce pays. « L'Iran est un acteur important en ce qui concerne l'Afghanistan. C'est à nos yeux une aire très productive pour un engagement futur avec l'Iran », a noté ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat.
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a salué le plan Obama visant à « renforcer la démocratie », selon l'agence officielle APP. Un porte-parole de la présidence afghane, Homayun Hamidzada, s'est également félicité de cette nouvelle stratégie qui prend en compte « la dimension régionale du problème ». Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Prague, se sont dit prêts à accroître leur action civile en Afghanistan.
Aux États-Unis, le plan a en revanche reçu un soutien prudent de la part de parlementaires, certains critiquant une « escalade militaire », d'autres demandant plus de troupes dans la région. En outre, d'autres parlementaires ont mis en garde M. Obama, dans une lettre diffusée hier, sur le fait que la coopération avec l'Iran « ne doit pas être illimitée », au vu des inquiétudes concernant le programme nucléaire de Téhéran. « Nous appelons à ce que les discussions commencent le plus tôt possible afin d'avoir le plus vite possible des indications pour savoir si elles réussiront à stopper le programme nucléaire iranien », ont écrit les parlementaires. Selon eux, toute discussion avec Téhéran doit être entreprise dans le but d'obtenir une suspension, vérifiable, de l'enrichissement d'uranium par l'Iran. Cet objectif doit intervenir au maximum « quelques mois après le début des discussions ». De son côté, la secrétaire d'État, Hillary Clinton, a assuré que les États-Unis continueraient de tendre la main à Téhéran, en dépit de la froideur des autorités iraniennes face à la « main tendue » de M. Obama. Mme Clinton a, elle aussi, espéré voir l'Iran jouer un rôle constructif en Afghanistan.
Le président américain Barack Obama a placé hier le Pakistan au cœur de sa nouvelle stratégie pour l'Afghanistan, prévoyant un effort civil et militaire accru, mais aussi une aide financière en hausse pour Islamabad, afin de vaincre le réseau terroriste el-Qaëda.« Je veux que les Américains comprennent que...

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