Josephine Baker adorait les porter, Andy Warhol les collectionnait : les bijoux avant-gardistes de la période Art déco font, pour la première fois, l'objet d'une exposition à Paris jusqu'au 12 juillet.
Intitulée « Bijoux Art déco et avant-garde/Jean Després et les bijoutiers modernes », l'exposition, qui se tient aux Arts déco, permet d'admirer plus de 300 bijoux, pièces d'orfèvrerie, étuis à cigarettes des années 30, ainsi que des photos et dessins.
Elle fait la part belle à l'orfèvre et bijoutier Jean Després (1889-1980), « l'un des pères du bijou moderne », souligne Melissa Gabardi, auteure d'un livre sur l'artiste.
« Très influencé par les futuristes et les cubistes, très lié à Georges Braque », Jean Després était « presque trop moderne pour son époque », explique-t-elle. D'ailleurs, en 1928, le Salon d'automne a refusé une trentaine de ses pièces, les jugeant « trop modernes ». « Mais tout de suite après, il a eu un grand succès » dans les milieux intellectuels et artistiques.
Després et les autres artistes représentés à l'exposition inscrivent leurs créations dans la vie de leur époque et se passionnent pour ses innovations. Ils sont fascinés par la mécanique, célèbrent le jazz, exaltent la vitesse - d'où des bijoux très volumineux pour être visibles de loin.
Les lignes se font géométriques, les matériaux employés plus humbles pour être accessibles au plus grand nombre. Ils abandonnent le platine pour l'or, les pierres précieuses pour les pierres fines. Ils utilisent des matières qui, jusque-là, n'étaient pas employées en joaillerie, comme l'argent, le métal nickelé ou chromé, la laque, le cristal de roche.
Després dessine par exemple des broches « vilebrequin » ou « bielle », une bague « clou », un bracelet qui rappelle une chaîne de vélo. L'exposition montre l'évolution de son travail jusque dans les années 70 et donne à voir aussi son travail d'orfèvre (coupes sportives, vases, couverts, objets liturgiques) qui témoignent du même souci de formes épurées.
Un mois après les records atteints par des meubles Art déco lors de la vente aux enchères de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'exposition devrait permettre « une redécouverte » des bijoux de cette période, estime Mme Gabardi.
Outre celles de Jean Després, l'exposition présente des créations du décorateur Jean Dunand et de bijoutiers moins connus, comme Gérard Sandoz, Jean Fouquet, Raymond Templier, ainsi que de grands joailliers de la place Vendôme.
On admirera le « collier girafe » et les bracelets manchettes signés Dunand et portés notamment par Josephine Baker, des étuis à cigarettes à motifs rails de chemin de fer, compteur de voiture ou joueur de jazz, de Raymond Templier ou de Gérard Sandoz.
L'exposition montre aussi un volumineux bracelet Cartier en argent recouvert de billes d'or, offert par Jean Gabin à Marlene Dietrich, ou une photo immortalisant Arletty avec un bracelet manchette de Jean Fouquet.
Certains de ces bijoux d'avant-garde se démultiplient : un bracelet est ainsi doté de quatre clips interchangeables, et un coffret de la maison Dusausoy ayant appartenu à Andy Warhol contient quatre clips et 28 montures différentes.
Par Dominique SCHROEDER
Intitulée « Bijoux Art déco et avant-garde/Jean Després et les bijoutiers modernes », l'exposition, qui se tient aux Arts déco, permet d'admirer plus de 300 bijoux, pièces d'orfèvrerie, étuis à cigarettes des années 30, ainsi que des photos et dessins.
Elle fait la part belle à l'orfèvre et bijoutier Jean Després (1889-1980), « l'un des pères du bijou moderne », souligne Melissa Gabardi, auteure d'un livre sur l'artiste.
« Très influencé par les futuristes et les cubistes, très lié à Georges Braque », Jean Després était « presque trop moderne pour son époque », explique-t-elle. D'ailleurs, en 1928, le Salon d'automne a refusé une trentaine de ses pièces, les jugeant « trop modernes ». « Mais tout de suite après, il a eu un grand succès » dans les milieux intellectuels et artistiques.
Després et les autres artistes représentés à l'exposition inscrivent leurs créations dans la vie de leur époque et se passionnent pour ses innovations. Ils sont fascinés par la mécanique, célèbrent le jazz, exaltent la vitesse - d'où des bijoux très volumineux pour être visibles de loin.
Les lignes se font géométriques, les matériaux employés plus humbles pour être accessibles au plus grand nombre. Ils abandonnent le platine pour l'or, les pierres précieuses pour les pierres fines. Ils utilisent des matières qui, jusque-là, n'étaient pas employées en joaillerie, comme l'argent, le métal nickelé ou chromé, la laque, le cristal de roche.
Després dessine par exemple des broches « vilebrequin » ou « bielle », une bague « clou », un bracelet qui rappelle une chaîne de vélo. L'exposition montre l'évolution de son travail jusque dans les années 70 et donne à voir aussi son travail d'orfèvre (coupes sportives, vases, couverts, objets liturgiques) qui témoignent du même souci de formes épurées.
Un mois après les records atteints par des meubles Art déco lors de la vente aux enchères de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, l'exposition devrait permettre « une redécouverte » des bijoux de cette période, estime Mme Gabardi.
Outre celles de Jean Després, l'exposition présente des créations du décorateur Jean Dunand et de bijoutiers moins connus, comme Gérard Sandoz, Jean Fouquet, Raymond Templier, ainsi que de grands joailliers de la place Vendôme.
On admirera le « collier girafe » et les bracelets manchettes signés Dunand et portés notamment par Josephine Baker, des étuis à cigarettes à motifs rails de chemin de fer, compteur de voiture ou joueur de jazz, de Raymond Templier ou de Gérard Sandoz.
L'exposition montre aussi un volumineux bracelet Cartier en argent recouvert de billes d'or, offert par Jean Gabin à Marlene Dietrich, ou une photo immortalisant Arletty avec un bracelet manchette de Jean Fouquet.
Certains de ces bijoux d'avant-garde se démultiplient : un bracelet est ainsi doté de quatre clips interchangeables, et un coffret de la maison Dusausoy ayant appartenu à Andy Warhol contient quatre clips et 28 montures différentes.
Par Dominique SCHROEDER
Josephine Baker adorait les porter, Andy Warhol les collectionnait : les bijoux avant-gardistes de la période Art déco font, pour la première fois, l'objet d'une exposition à Paris jusqu'au 12 juillet. Intitulée « Bijoux Art déco et avant-garde/Jean Després et les bijoutiers modernes », l'exposition, qui se...
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