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Culture - Festival al-Bustan

Danses en feux d’artifice pour une grande finale…

Pour la clôture du Festival al-Bustan, des notes vives et agiles pour des danses sémillantes. Mais aussi des notes en feux d'artifice dans les partitions tout autant qu'un vrai feu d'artifice avec d'éblouissants colliers de lumière dans le ciel de Beit-Méry...
Piquant froid du soir par-delà les verrières illuminées du Crystal Garden où s'est déroulé la dernière soirée du XVI festival al-Bustan. L'Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante houlette d'Alain Pâris, a concocté pour les festivaliers du dernier concert de la saison un menu tonique et rafraîchissant. Avec un invité de marque, il est vrai insolite, car inhabituel : le cor des Alpes où s'illustre, pour le plus grand intérêt et la plus vive des curiosités du public, le soliste Carlo Torlontano.
Un menu festif, coloré, pétillant de vie, non sans quelques délicieuses espiègleries musicales, avec des pages de Mozart, Skakolttas, Bartok, Walteufel, Leopold Mozart, Rossini et Haendel.
Ouverture tout en vivacité et froufrou de bal avec les Trois danses allemandes k 605 Promenade en traîneau du génie de Salzbourg. Charme des salons viennois pour des pas alertes et agiles où la musique de Mozart est d'une grande et subtile spontanéité, non sans quelques effets de diablerie... Avec un discret rappel du folklore autrichien en charmantes tonalités de clochettes tintinnabulantes...
Habitées de l'esprit du soleil et de la mer, les Cinq danses grecques de Skalkottas, tout en teinte bleu Méditerranée et irisées de lumière, représentent un moment de joie absolue. Avec des ritournelles en courbes chantantes, adroitement puisées au cœur même du patrimoine sonore hellène.
Empreintes d'une certaine mélancolie, d'un lyrisme parfois un peu plaintif, mais aussi marquées de cadences fragiles, les Sept danses populaires roumaines sont un bijou d'œuvres finement ciselées. Oscillant entre l'esprit du folklore slave et la musique classique aux normes plus rigoureuses, ces opus sont un vibrant et brillant hommage patriotique.
Brillante et célèbre est aussi cette España Valse op 236 d'Émile Waldfeutel faisant vivre en éclats flamboyants et passionnés la terre des corridas. Entre castagnettes, rythmes ondulants et chaleur des cuivres, le pays de Cervantès a des accents chaloupés d'une troublante sensualité.
Pour conclure la première partie, honneur au père de Mozart, Léopold, avec un invité d'honneur non moins remarquable : le cor alpin. Ce « ah » de l'auditoire en le voyant débarquer telle une vraie curiosité ! Un cor qui entre théâtralement en scène, cérémonieusement porté comme un palanquin. Presque quatre mètres de long tel un clairon sombre qui aurait terriblement allongé...
Pour la circonstance, la Symphonie de L. Mozart dans ses trois mouvements (allegro, andante sempre piano et presto) avec feux d'artifice derrière les vitres glacées pour les premières mesures... Bien sûr, le public n'a d'ouïe que pour cet instrument qu'on voit rarement et pour qui il écrit encore plus rarement, quoique la musique de L. Mozart ne manque guère d'attrait...
Après l'entracte, W. A. Mozart, sans mettre de côté son génie, a réservé quelques savoureux et impertinents « enfantillages » à ses auditeurs... Cette Plaisanterie musicale k 522 est un véritable pied de nez aux mauvais musiciens et à la mauvaise musique. Une coquine de musique qui bave, un violon aux cordes qui gondolent, une trompette au souffle pantelant qui fait couac et des mesures qui ramollissent tel un château de sable qui vacille... De la bonne et turbulente humeur avec un sacré garnement pour un divin charivari !
Soyeuse et légère comme une plume est la mélodie de Guillaume Tell de Rossini. Jamais une flèche tirée sur une pomme posée sur la tête d'un enfant n'a autant fait palpiter le cœur d'un auditeur...
Pour conclure, en termes musicaux royaux (au pied de la lettre !) le Feu d'artifice royal de Haendel. Haendel qui a si fastueusement et gracieusement prêté sa musique à des fêtes en plein air dans les jardins de Londres et sur les bords de la Tamise...
Grandes gerbes de feu, gigantesques lustres illuminés dans le velours de la nuit et cascades d'une myriade d'étincelles éblouissantes pour accompagner les différents mouvements (adagio, allegro, bourrée, largo alla siciliana et menuets) d'une vibrante narration toute en ondes pures et limpides.
Plaisir des yeux et des oreilles pour un moment hors du temps et - l'on y a presque cru - hors du Liban ! Sous l'effervescence et des crépitements des lumières vives lâchées dans le ciel de Beit-Mery, les auditeurs étaient tout autant médusés par la musique que par cette verrière devenue brusquement une incandescente bulle lumineuse...
Sous la tonnante et longue salve d'applaudissements, le public a presque vu la rangée de thuyas sculptés, qui montent bravement la garde du Crystal Garden par temps glacial, sourire de réchauffement, de plaisir et d'aise...
Piquant froid du soir par-delà les verrières illuminées du Crystal Garden où s'est déroulé la dernière soirée du XVI festival al-Bustan. L'Orchestre symphonique national libanais, placé sous la vigilante houlette d'Alain Pâris, a concocté pour les festivaliers du dernier concert de la saison un menu...

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