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Culture

Claire Chevolleau et ses balades de l’âme

Les œuvres de Claire Chevolleau magnifient la vie et le bonheur d'exister. Elles revêtent, jusqu'au 24 mars, les cimaises du musée privé Robert Mouawad.
Claire Chevolleau, qui n'a jamais cessé de travailler ni de s'occuper de sa galerie, rue Allenby, d'où elle rayonne vers des destinations étrangères, retourne avec une nouvelle exposition accrochée au musée Mouawad. De terre et de feu, d'ocre et de lumière ; sur toile ou sur panneaux de bois ; de feuilles d'or ou d'huiles. Une occasion de revoir le travail de cette artiste prolifique et « laborieuse », comme elle aime à se qualifier : « Trente ans que je mélange la plume et le pinceau, et que je raconte des fables sur des espaces picturaux. De mes débuts, dans la vie bouillonnante de Beyrouth, jusqu'à aujourd'hui, dans le silence de ma demeure de Beit-Méry, je n'ai pas arrêté de marier l'écriture aux couleurs », précise-t-elle.
Venue s'installer avec sa famille au Liban à l'âge de 15 ans, la Bordelaise a néanmoins ramené avec elle des senteurs d'humus, d'herbe fraîche et de feuilles d'arbres mouillées. Des bouquets de lavandes, de coquelicots, de pensées ou autres fleurs des champs, qu'elle éparpille sur ses toiles qui regorgent de lumière. « Ce n'est pas du pointillisme, s'accorde-t-elle à rectifier, mais si on voudrait donner un nom à cette technique, ce serait du « perlisme ». En effet, ses champs aux longues herbes folles, où elle aime s'évader (en quête d'absolu), et dans ces arbres feuillus, des petites perles colorées, parsemées se déclinent en des dizaines de teintes, tantôt fortes et crues, tantôt transparentes et diaphanes, créant ainsi des atmosphères variables. Dans ce travail qui évoque les impressionnistes, l'ombre participe en tant que couleur au climat pictural.

L'idéal féminin
Les œuvres de Claire Chevolleau sont certes un hymne à la nature nourricière, mais aussi à cette femme omniprésente aux mille visages. Tandis que sur la toile, celle-ci est comme enveloppée et transportée par la caresse des fleurs et par l'amour, sur les panneaux recouverts de feuille d'or, la femme devient elle-même fleur et se revêt de végétation foisonnante, semblable à une broderie. « Comme une marqueterie », souligne Chevolleau. Un univers onirique, aux couleurs brunes et rougeâtres, totalement différent de ses petits champs intimes et bien réels.
Les femmes-fleurs aux cils fermés et les femmes-poupées tout en jupons semblent rêver. « Pour moi, les yeux sont ceux de l'âme et le regard n'est qu'intérieur », dit-elle. Aucun signe d'angoisse et de tourment dans le travail de Claire Chevolleau. Elle se dit heureuse de peindre et reconnaissante d'avoir eu tant de chance. « Je ne suis pas une artiste dépressive ou grincheuse. Bien au contraire, je suis sereine dans mon travail, car j'ai vécu dans une maison de bonheur que je voudrais transmettre dans mes œuvres. »
Pas de factices ni de cliquetis chez cette peintre qui, tout en diversifiant ses techniques ou participant à nombreuses manifestations internationales, est demeurée fidèle à elle-même : l'authenticité.
 « Entre le bleu du ciel et le brun de la terre en dessous ; entre l'hiver et le printemps par-dessus le soleil, le vent, l'eau et la pierre, l'automne à goût de châtaignes rousses et mon âge se perd », dit-elle. Ces œuvres, qui sentent bon les saisons de l'âge d'une femme, ont ce petit goût d'éternité.
Les œuvres de Claire Chevolleau magnifient la vie et le bonheur d'exister. Elles revêtent, jusqu'au 24 mars, les cimaises du musée privé Robert Mouawad. Claire Chevolleau, qui n'a jamais cessé de travailler ni de s'occuper de sa galerie, rue Allenby, d'où elle rayonne vers des destinations étrangères, retourne avec une nouvelle...

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