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Bellemare : Le Tribunal spécial pour le Liban "doit être et sera au-dessus de la politique"

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), qui a a ouvert dimanche à La Haye, "doit être et sera au-dessus de la politique", a déclaré son procureur, le Canadien Daniel Bellemare.

"L'enquête et la poursuite ne sont pas et ne seront pas influencées par la politique, elles sont gouvernées par des principes juridiques. En tant que procureur, je suis indépendant", a déclaré M. Bellemare, assurant que le TSL "doit être et sera au-dessus de la politique", lors d'une conférence de presse.

Le TSL, chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri commis en 2005, a ouvert dimanche lors d'une courte cérémonie à La Haye.

Ce tribunal est le "premier tribunal international antiterroriste", a souligné M. Bellemare. "Aucun facteur externe n'aura une influence sur le résultat: je ne vais pas déposer un acte d'accusation de complaisance" a-t-il assuré.

"Le lieu a changé mais la mission continue", a ajouté l'ancien chef de la commission d'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005.

M. Bellemare a refusé de répondre à des questions sur la date de délivrance d'actes d'accusation, répétant qu'il disposait à partir de dimanche de soixante jour pour demander aux autorités libanaises le transfert du dossier de l'enquête et des détenus, actuellement aux mains de la justice libanaise.

"Leur sort dépend de la justice libanaise jusqu'à ce que leur dossier soit transféré. Nous verrons ensuite ce qui se passera quand ils seront transférés", a-t-il commenté.

"Je peux dicter le rythme de l'enquête, mais pas son résultat", a dit le procureur, tout en se disant "optimiste" sur le déroulement de l'enquête.

"Comme je le prévois, il n'y aura peut-être pas un mais plusieurs actes d'accusation", a-t-il précisé.

Quatre généraux sont détenus à Beyrouth dans le cadre de l'enquête de la justice libanaise. Trois suspects avaient été libérés mercredi.

La libération des trois hommes "relève de la justice libanaise, qui est souveraine", s'est borné à commenter M. Bellemare en réponse aux questions des journalistes.

Samedi, le Hezbollah avait affirmé dans un communiqué que la détention des généraux était "arbitraire" et qu'elle "répondait à des critères politiques".

"Moi, je juge sur les faits. Les faits parleront d'eux-mêmes", a commenté M. Bellemare

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a ouvert dimanche à La Haye en affichant sa volonté de rendre justice aux "victimes des crimes" et des attaques terroristes au Liban, quatre ans après l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.

"Nous ne sommes pas ici pour les Nations unies, ni pour la communauté internationale, mais pour le Liban. Nous ne sommes pas ici pour les auteurs des crimes, mais pour les victimes des crimes", a déclaré le greffier Robin Vincent, en dévoilant le logo du tribunal qui rassemble les lauriers bleus des Nations unies et un cèdre, emblème du Liban.

La conseillère juridique des Nations unies Patricia O'Brien a salué de son côté un "signal fort", selon lequel "de tels assassinats et attaques terroristes ne seront plus tolérés et l'impunité ne sera plus laissée en paix".

"Les Libanais croient en leur pays et qu'ils peuvent reconstruire ce qui a été détruit par la guerre", a déclaré pour sa part l'ambassadeur du Liban aux Pays-Bas, Zeidan al-Saghir. "Ce que le Liban vous demande, c'est de rendre la justice", a-t-il ajouté.

La cérémonie était organisée dans un ancien gymnase, où sera aménagée d'ici novembre la salle d'audience du tribunal, installé dans les anciens locaux des services de renseignements néerlandais à Leidschendam, en banlieue de La Haye.

Le TSL, qui a une existence juridique depuis le 10 juin 2007, conformément à la résolution 1757 du Conseil de sécurité des Nations unies, applique le code pénal libanais. L'identité de ses onze juges, dont quatre Libanais, n'a pas été révélée pour des raisons de sécurité. Son mandat est de trois ans renouvelables.

Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU, créée deux mois après l'assassinat de Rafic Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée, avaient conclu à des "preuves convergentes" sur l'implication des services de renseignements syriens et libanais.

Les noms de proches du président syrien Bachar el-Assad avaient été cités par les enquêteurs, mais la Syrie nie toute implication.

"L'ouverture des travaux du tribunal est un événement décisif dans les efforts inlassables de tous les Libanais et de la communauté internationale pour découvrir la vérité, faire juger les responsables de l'assassinat et des crimes qui y sont liés et mettre un terme à l'impunité", avait déclaré dimanche matin le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, dans un communiqué publié à New York.

Environ 350 personnes travailleront la première année au TSL, dont le budget s'élève à 51,4 millions dollars en 2009 (44 millions d'euros), dont 49% sont payés par le Liban et 51% par des États membres de l'ONU.

"L'enquête et la poursuite ne sont pas et ne seront pas influencées par la politique, elles sont gouvernées par des principes juridiques. En tant que procureur, je suis indépendant", a déclaré M. Bellemare, assurant que le TSL "doit être et sera au-dessus de la politique", lors d'une conférence de presse.
Le TSL, chargé de...