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Les camps palestiniens au Liban : une "bombe à retardement", selon l'ICG

Les camps de réfugiés palestiniens au Liban constituent un terreau pour les groupes extrémistes et représentent une "bombe à retardement" qui nécessitent des mesures urgentes, a averti jeudi le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Dans un rapport, le centre basé à Bruxelles estime que les gouvernements libanais successifs sont largement responsables de cette situation "catastrophique" dans les camps, établis après la création d'Israël en 1948.

"Marginalisée, privée des droits fondamentaux politiques et économiques, coincée dans les camps, dépourvue de perspectives (...), lourdement armée (...), la population de réfugiés constitue une bombe à retardement", affirme l'ICG.

Selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), entre 350.000 et 400.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban, un pays de quatre millions d'habitants, la plupart dans les camps.

D'autres estimations font état de 200.000 à 250.000 dans la mesure où l'UNRWA ne raye pas de ses listes ceux qui ont émigré.

"Au fil des ans, pratiquement rien n'a été fait pour s'atteler vraiment au problème", a indiqué à l'AFP Sahar Atrache, spécialiste du Liban pour l'ICG.

Le Liban, selon le rapport, devrait accorder des droits fondamentaux aux réfugiés, à l'exception du droit de citoyenneté ou de vote, et devrait revoir leur approche sur la sécurité des camps.

La coordination entre l'Etat et les factions palestiniennes doit également être renforcée, note l'ICG.

Mais l'octroi de droits fondamentaux aux Palestiniens pourrait également conduire à leur établissement permanent et modifier l'équilibre démographique du pays.

"Les Palestiniens sont dans leur majorité musulmans sunnites et, à mesure que la perspective d'un retour en Israël s'amenuise, les craintes d'un établissement permanent ou de leur naturalisation augmentent", indique l'ICG.

Selon les observateurs, les dirigeants chrétiens et le Hezbollah, engagé dans une lutte de pouvoir avec la majorité parlementaire dirigée par les sunnites, sont particulièrement inquiets.

"Vu la situation politique intérieure, tout le monde préfère maintenir le statu quo", indique M. Atrache.

Les réfugiés palestiniens, contrairement aux citoyens libanais, ne peuvent bénéficier d'une couverture médicale gratuite ou d'allocations de la sécurité sociale, même s'ils sont salariés.

Certaines professions leur sont également interdites, et ils ne sont pas autorisés à acheter de biens immobiliers ou créer des associations. Le taux de chômage dans les camps dépasse les 60%, selon l'UNRWA.

La situation explosive dans les camps a été mise en lumière en 2007 dans le camp de Nahr el-Bared (nord), où des combats entre le groupe islamiste Fateh el-Islam et l'armée ont fait 400 morts et obligé, pour la première fois depuis le début de la guerre civile (1975-1990), les militaires libanais à entrer dans un camp.

Les camps de réfugiés palestiniens au Liban constituent un terreau pour les groupes extrémistes et représentent une "bombe à retardement" qui nécessitent des mesures urgentes, a averti jeudi le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).
Dans un rapport, le centre basé à Bruxelles estime que les gouvernements libanais...