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Comment (ne pas) prononcer un discours de remerciements

Il faut faire court, mémorable et ne pas se couvrir de ridicule devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs : prononcer un discours de remerciements aux Oscars demeure un exercice de haute voltige. « Soyez brefs, soyez personnels et soyez sincères. Vous avez 45 secondes », a rappelé le président de l'Académie des arts et des sciences du cinéma, Sid Ganis, en début de mois lors du déjeuner rassemblant les sélectionnés à la 81e cérémonie de récompenses du 7e art.
Seuls moments spontanés d'un spectacle réglé comme du papier à musique, certains discours sont restés dans l'histoire pour leur grâce ou leur émotion, mais d'autres ont ressemblé à des explosions en vol. L'actrice Sally Field est restée célèbre et parodiée pour ses exclamations : « Cette fois, je le sens (...) vous m'aimez, maintenant, vous m'aimez ! » après avoir reçu son second Oscar en 1985. « Faites court, par pitié, faites court, surtout si vous n'êtes pas un visage connu. Et ne pleurez pas, c'est pathétique. Il s'agit juste d'une récompense », se moquait aux Emmy Awards 2008 le comédien britannique Ricky Gervais.
Mais il reste difficile de garder son flegme lorsqu'on vient de décrocher le Graal à Hollywood. Secouée de sanglots, Halle Berry avait prononcé en 2002 un discours de plus de 2 minutes 30, cinq fois la limite autorisée, après avoir obtenu l'Oscar pour À l'ombre de la haine. Elle y avait remercié tout le monde, y compris... son avocat. Mêmes larmes pour Gwyneth Paltrow en 1999. « J'ai l'impression que je ne mérite pas cela, au milieu de vous tous ! » s'était écriée la Britannique. Quatre ans plus tard, ce fut au tour de Nicole Kidman : « Russell Crowe m'a dit ne pleure pas si tu montes ici, et maintenant je pleure ! »
Diffusés en direct, les Oscars doivent rester un spectacle familial et consensuel, et ne sont pas une tribune politique, comme l'a appris à ses dépens le polémiste Michael Moore, récompensé en 2003 pour Bowling for Columbine, mais hué par la salle après avoir conspué George W. Bush et la guerre en Irak. Vingt ans plus tôt, Marlon Brando était allé encore plus loin en refusant son Oscar pour Le parrain, et en envoyant une jeune femme sur scène pour protester contre le traitement par Hollywood des Indiens d'Amérique.
Parfois pourtant, l'inspiration vient aux vainqueurs et le discours passe à la postérité. « J'étais juste une petite fille qui vivait dans une caravane et faisait un rêve ! » avait dit Hilary Swank en obtenant son second Oscar d'actrice en 2005. La même année, Jamie Foxx, vainqueur pour Ray, avait prononcé un discours souvent référence des organisateurs. Évoquant sa grand-mère disparue, il avait raconté comment elle lui avait appris à bien se tenir, y compris en le fouettant. « Et après m'avoir fouetté, elle me parlait, m'expliquait pourquoi elle m'avait fouetté, en me disant qu'elle voulait que je sois un homme bien, et elle me parle toujours aujourd'hui, quand je rêve. Et j'ai hâte de m'endormir ce soir parce qu'il y a beaucoup de choses dont nous devons parler », avait-il dit.
« Soyons honnêtes, ce n'est pas que nous n'avons pas le temps d'écouter de longs discours, c'est que nous n'avons pas le temps d'écouter des discours barbants. Si vous n'avez rien d'intéressant à dire, vous n'avez qu'à inventer », avait conseillé l'animatrice de la cérémonie en 2007, Ellen DeGeneres. Et de conclure : « Mais bon, ne vous stressez pas pour ça, parce que vous ne gagnerez peut-être pas ! »
Il faut faire court, mémorable et ne pas se couvrir de ridicule devant plusieurs centaines de millions de téléspectateurs : prononcer un discours de remerciements aux Oscars demeure un exercice de haute voltige. « Soyez brefs, soyez personnels et soyez sincères. Vous avez 45 secondes », a rappelé le président de...

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