Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Climat

La situation plus sombre que prévu et certains remèdes pourraient aggraver les choses

La situation sur le front du climat est plus sombre qu'estimé avec le constat d'une forte accélération des émissions de CO2 dans l'atmosphère, ont déploré samedi des experts.
Depuis 2000, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la combustion d'hydrocarbures et de charbon ont augmenté de 3,5 % par an, soit plus du triple que durant la décennie 90, a indiqué Chris Field, un biologiste de la Carnegie Institution. « Les mesures montrent que les émissions de gaz à effet de serre s'accélèrent plus rapidement qu'anticipé », a expliqué ce membre du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat de l'ONU (GIEC) à la conférence annuelle de l'American Association for the Advancement of Science (AAAS), réunie se week-end à Chicago (Illinois, Nord). « Lors de la dernière décennie, les pays en développement comme la Chine et l'Inde ont accru leurs capacités de production électrique en brûlant plus de charbon », a-t-il précisé. « Cela aura un impact très probablement bien pire que prédit dans le 4e rapport du GIEC », a-t-il prévenu, soulignant l'urgence d'agir. Les effets actuels du changement climatique présentent aussi le danger de convertir des zones d'absorption du CO2 en source. Cet expert a surtout évoqué la destruction des forêts tropicales qui retiennent de vastes quantités de CO2 et dont la grande humidité les protège des incendies. Mais le réchauffement et la modification de la distribution des précipitations sur le globe menace d'assécher ces forêts, les exposant à des feux. Les chercheurs estiment que la perte de massifs forestiers au cours de ce siècle pourrait faire augmenter la concentration en CO2 atmosphérique jusqu'à 100 parts par million (ppm) au-delà des 386 ppm actuels, le plus élevé en 650 000 ans.
Les experts craignent aussi que certains remèdes n'empirent les choses. C'est ainsi que le développement des biocarburants vu comme une des solutions pour lutter contre le réchauffement pourrait en fait l'aggraver. Une grande partie de la production de ces carburants verts se fait au détriment des forêts tropicales qui emprisonnent de vastes quantités de CO2 et sont défrichées pour cultiver du palmier à huile et de la canne à sucre. Il faudrait de 40 à 120 ans pour que les cultures de cannes à sucre et de palmiers à huile compensent en termes de réduction de CO2 la perte des forêts tropicales qu'elles remplacent, a précisé Holly Gibbs, de l'Université Stanford (Californie). Pour le maïs ou le soja qui ont de faibles rendements, cela prendrait de 300 à 1 500 ans, a-t-elle ajouté, notant que l'ensemble des forêts tropicales et la savane retiennent plus de 340 milliards de tonnes de CO2, l'équivalent de 40 ans d'émissions provenant de la combustion d'hydrocarbures et de charbon.
Les bouleversements en cours rendent également les océans moins aptes à stocker du CO2, selon plusieurs études publiées vendredi. Le niveau des océans a aussi augmenté deux fois plus rapidement ces 16 dernières années qu'au XXe siècle sous l'effet de la fonte de la banquise et des glaciers, a indiqué Anny Cazenave, du Centre national (français) d'études spatiales.
La situation sur le front du climat est plus sombre qu'estimé avec le constat d'une forte accélération des émissions de CO2 dans l'atmosphère, ont déploré samedi des experts.Depuis 2000, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la combustion d'hydrocarbures et de charbon ont augmenté de 3,5 % par an, soit...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut