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Liban - Éclairage

Siniora harcelé à fond par les prosyriens

C'est une campagne particulièrement soignée que les proches de Damas mènent ces temps-ci contre le chef du gouvernement. Ils lui imputent une gestion calamiteuse, selon leurs termes, du Sérail. En glissant que son comportement lui vaudrait de nettes réserves de la part de son propre camp. Il est vrai, à ce propos, que Walid Joumblatt ne voit pas d'un très bon œil le traitement que Siniora réserve à certains dossiers.
Mais le leader de la Montagne a explicité ses remarques en leur apportant des nuances positives, à l'issue d'une rencontre avec le président du Conseil. D'ailleurs, l'ensemble de la majorité, où percent en privé des divergences multiples concernant les décisions du Sérail, continue à soutenir le président du Conseil. En dénonçant la mauvaise foi et l'obstructionnisme récurrent de ses contempteurs. L'objectif étant de marquer de faciles points électoraux.
Les opposants n'en démordent donc pas. Pour eux, la ligne Siniora nuit à l'essor du régime, comme à l'harmonie institutionnelle. À les en croire, en effet, il aurait sèchement rejeté la médiation offerte par Saad Hariri dans le conflit l'opposant au président Berry sur le Conseil du Sud.
Le battage anti-Siniora bat donc, justement, son plein. Des sources informées indiquent même que le 8 Mars est en train d'édifier une gigantesque pièce montée de dossiers mettant en cause l'intéressé dès son avènement, depuis les élections de 2005. Un député affirme même que le président du Conseil se verra demander des comptes et se trouvera sanctionné après les prochaines législatives.
Bien entendu, les prosyriens en veulent d'abord à Siniora parce que « papy fait de la résistance », il s'est fermement accroché à la barre malgré la démission des ministres chiites, malgré les grèves, malgré les agressions de rue, malgré les routes coupées, malgré le squat. Inversant les rôles, ils lui reprochent d'avoir usurpé le pouvoir face à un Baabda alors occupé par le général prorogé, Émile Lahoud.
Intervenant dans la revue al-Massira, le patriarche Sfeir s'inquiète du risque de voir le 8 Mars remporter la majorité à la Chambre. Car à son avis, ce camp chercherait à porter le président Sleiman à se démettre. Les opposants estiment que le prélat tente de renflouer de la sorte un camp loyaliste en perdition. Et qui, à les en croire, mise également une carte sur la commémoration de l'assassinat du président Hariri, le 14, pour regagner une sympathie populaire et électorale, fortement ébréchée, toujours selon eux.

Mise au point
À cause de cette claire montée des tensions, certains pôles qui font partie de la table ronde du dialogue déploient de sensibles efforts d'apaisement en relançant en privé les protagonistes. De son côté, le président de la République, le général Michel Sleiman, tente également de calmer le jeu. Et il se soucie tout particulièrement de la stabilité sécuritaire, donnant des directives aux responsables qualifiés, dans la perspective d'élections sûres. On sait que s'adressant aux officiers des SR de l'armée, le président leur a fermement enjoint de respecter une stricte neutralité d'État, de ne prendre parti pour aucune formation, aucun candidat.
Lui-même a confirmé aux pôles du pays, par messages confiés à une estafette en uniforme, qu'il reste absolument impartial. Qu'il ne soutient aucun postulant aux législatives. Qu'il n'a chargé personne de mettre sur pied une liste centriste. Bien que, répète-t-il, il estime, de par ses fonctions arbitrales mêmes, qu'un bloc centriste ne serait pas une mauvaise chose pour faire tampon dans le clivage ambiant.
La mise au point du président concerne sans doute plus particulièrement le général Michel Aoun qui a laissé entendre, naguère, qu'il croyait Baabda à l'origine du projet de bloc centriste. Il semble qu'après avoir reçu les assurances du chef de l'État, le général Aoun soit revenu sur son opinion initiale.
Côté détente, des sources indiquent que Saad Hariri et Hassan Nasrallah entretiennent ces jours-ci des contacts réguliers, sans encore se donner rende-vous. Par contre, le secrétaire général du Hezbollah pourrait rencontrer prochainement Walid Joumblatt.
C'est une campagne particulièrement soignée que les proches de Damas mènent ces temps-ci contre le chef du gouvernement. Ils lui imputent une gestion calamiteuse, selon leurs termes, du Sérail. En glissant que son comportement lui vaudrait de nettes réserves de la part de son propre camp. Il est vrai, à ce propos, que Walid Joumblatt ne voit pas d'un...
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