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Qu’y a-t-il derrière les attaques de l’opposition contre Sleiman ? L’éclairage de Philippe Abi-Akl

Les récentes prises de position du président de la République, Michel Sleiman, lors de la réunion arabe de Doha et du sommet de Koweït, constituent une pierre d’achoppement pour ce qui est de la définition des orientations du mandat en matière de politique extérieure et sa vision au sujet des principales questions locales et régionales. Il est ainsi apparu que le pouvoir est soucieux d’œuvrer à l’édification de l’État de droit, au renforcement des institutions et à la mise en place d’un État fort et juste. Ce dernier détermine ses politiques en toute indépendance et en se fondant sur l’intérêt national et les convictions des responsables et des hommes politiques exprimées par le biais des institutions, c’est-à-dire le Conseil des ministres et le Parlement. Or il se trouve qu’au même moment, et en dépit des dénégations de certains de ses membres, l’opposition a lancé une campagne de critiques sans précédent contre le chef de l’État autour de la nécessité de prendre part à la réunion arabe de Doha. En lançant cette campagne, l’opposition a feint d’ignorer que le Conseil des ministres avait pris la décision de participer à la réunion et aussi que le président Sleiman avait lui-même adopté une position favorable à la participation à toute rencontre interarabe. Pour des députés de la majorité, il est clair que l’opposition a tenté d’affaiblir le président de la République, voire de le marginaliser, dans le but de l’amener à se soumettre à ses options en matière de politique étrangère. Mais le chef de l’État ne s’est pas soumis et a proclamé à Doha son attachement à l’initiative arabe de paix de 2002, qui constitue à ses yeux l’unique cadre arabe rassembleur, forme un projet de paix, et qui plus est, prend en compte le rejet libanais de l’implantation des réfugiés palestiniens. Des observateurs notent qu’aucune voix de l’opposition n’a soutenu ni approuvé le président Sleiman à la suite de cette prise de position, sachant que celle-ci était en contradiction avec les propos du président syrien Bachar el-Assad lors de la même réunion, ce dernier ayant annoncé l’acte de décès de l’initiative arabe. Un député de la majorité s’étonne que personne au sein de l’opposition n’ait soutenu l’initiative arabe, alors même que dans le passé, celle-ci avait souvent haussé la voix contre la majorité, l’accusant de chercher à favoriser l’implantation des Palestiniens. Alors, se demande ce député, pourquoi ce silence ? Est-ce parce qu’ils n’osent pas contredire la Syrie ? Ou bien parce qu’il ne faut pas soutenir le président Sleiman ? ou bien encore parce qu’ils sont en pratique pour l’implantation ? Aux yeux de certains observateurs, la stature acquise par le chef de l’État à la fois à l’intérieur et à l’extérieur – c’est lui qui a été désigné à la clôture du sommet du Koweït, en tant que président consensuel, pour prononcer le discours de remerciement à l’émirat du Koweït au nom des Arabes – gêne à n’en pas douter certains leaderships politiques libanais. Ces leaderships cherchent à le discréditer à travers leurs attaques contre le bloc du centre, présenté comme étant affilié à la majorité. En effet, on craint au sein de l’opposition que ce futur bloc parlementaire ne soit en pratique l’allié du 14 Mars dans la mesure où il tenterait de récupérer tous les déçus du aounisme. Et si les attaques se sont faites plus acerbes ces jours-ci, c’est parce que les milieux de l’opposition ont pris connaissance de résultats d’enquêtes et de sondages montrant que le courant centriste (ni 14 Mars, ni 8 Mars) dans les régions chrétiennes formeraient près de 35 % de l’électorat. Et ce qui inquiète le plus l’opposition, c’est que ces 35 % proviennent essentiellement de ses propres rangs. Certains hommes politiques actifs dans les milieux centristes pensent que l’opposition va continuer à lancer des attaques contre le bloc du centre parce qu’elle se rend compte de l’ampleur de son recul dans la rue chrétienne au profit de ce courant et du président de la République qui le représente. Pour ces hommes politiques, les élections réserveront une surprise quant au volume des centristes, mais aussi quant à leur diversité confessionnelle et régionale.


Les récentes prises de position du président de la République, Michel Sleiman, lors de la réunion arabe de Doha et du sommet de Koweït, constituent une pierre d’achoppement pour ce qui est de la définition des orientations du mandat en matière de politique extérieure et sa vision au sujet des principales questions locales et régionales.
Il est ainsi apparu que le...