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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise financière La Chine devrait avoir moins d’appétit pour les bons du Trésor américains

La Chine devrait ralentir ses achats de dette publique américaine, en raison d’une progression moindre de ses réserves de change et de la nécessité de financer son plan de relance pour faire face à la crise, estiment des analystes. Le président élu américain Barack Obama a proposé un plan de relance économique de 825 milliards de dollars qui, a-t-il reconnu, creusera encore plus le déficit américain. Et renforcera le besoin de financement en provenance de l’étranger. En septembre, la Chine a détrôné le Japon comme premier créancier des États-Unis. Fin novembre, elle détenait pour 681,9 milliards de dollars de bons du Trésor, selon les dernières statistiques américaines. Depuis le troisième trimestre 2008, le géant asiatique a laissé tomber des placements dans des organismes de refinancement hypothécaire semi-publics comme Fannie Mae et Freddie Mac pour des destinations plus sûres comme les bons du Trésor. Cependant, cette situation ne devrait pas se poursuivre. « La croissance des réserves chinoises devrait baisser, tout comme progressivement les achats de bons du Trésor – même si cela n’a pas encore commencé », a jugé Brad Setser, économiste au Conseil des relations étrangères basé à Washington. Le China Daily a averti, dans un éditorial publié le mois dernier, que la troisième économie mondiale n’allait pas toujours prêter de l’argent aux États-Unis, si ces derniers n’engageaient pas des réformes de fond. Toutefois, le quotidien officiel en anglais a reconnu que la Chine n’avait pas beaucoup le choix, car cesser de tels achats conduirait à une hausse des taux d’intérêt américains, ce qui mettrait en danger les efforts de Washington pour soutenir son économie. Et porterait atteinte aux exportations chinoises. Pendant des années, la Chine a dirigé ses réserves, nourries par ses excédents commerciaux avec les Américains, dans la dette américaine. Ce qui a permis aux États-Unis de vivre à crédit peu cher et de soutenir le boom de leur économie. Mais la crise financière a changé la donne. Pour Zhao Xijun, économiste à l’Université du peuple, la Chine pourrait se servir de ses réserves pour importer des équipements, de la technologie et des matières premières afin de relancer son économie. « Ces importations réduiront l’excédent commercial et renforceront par conséquent le ralentissement des réserves de change », soutient-il. Même si les réserves chinoises sont toujours les premières au monde en 2008 avec 1 950 milliards de dollars fin décembre, pour la première fois en dix ans leur progression a ralenti : +27,3 % contre 43,3 % en 2007. Dans le même temps, la Chine doit financer son plan de relance de 455 milliards d’euros jusqu’à la fin 2010, pour revivifier une économie qui, en 2009 avec +7,5 %, devrait connaître sa croissance la plus faible depuis 1990, selon la Banque Mondiale. Et les économistes chinois s’attendent à ce que le gouvernement soit encore plus prudent dans la gestion des réserves. « Il y a des chances que les États-Unis s’enfoncent dans une nouvelle vague de crise financière... nous ne savons pas quand l’économie américaine touchera le fond », dit l’économiste de Bank of Communications Lian Ping. « Si nous augmentons la diversité des investissements chinois à l’étranger, nous pourrons mieux prévenir les crises et les risques », ajoute-t-il. Mais, en tant que plus gros détenteur de bons américains, la Chine voit ses options limitées, relève He Jun, économiste chez Anbound Consulting à Pékin. « Nous avons acheté beaucoup trop de bons », dit-il. « Par conséquent, si la confiance des investissements dans le gouvernement américain vole en éclats, nous pourrions souffrir d’énormes pertes ». « Il existe également des considérations politiques, les États-Unis et la Chine ont un accord tacite pour maintenir la stabilité économique. La réalité est que nous avons peu de choix », note l’économiste. Le milliardaire Carlos Slim pourrait investir dans le « NY Times » Le milliardaire mexicain d’origine libanaise Carlos Slim pourrait investir plusieurs centaines de millions de dollars dans le New York Times, qui souffre de la crise financière, a-t-on appris dimanche de source proche des discussions. Le magnat des télécommunications, qui possède déjà une part de 6,4 % dans le groupe de presse, pourrait se voir attribuer des actions préférentielles sans droit de vote, mais avec un dividende annuel. Le conseil d’administration du journal se réunira la semaine prochaine pour débattre de cette transaction, a précisé la même source à Reuters. Le New York Times a une dette de 400 millions de dollars à rembourser d’ici à mai et doit faire face à une forte baisse de ses recettes publicitaires.
La Chine devrait ralentir ses achats de dette publique américaine, en raison d’une progression moindre de ses réserves de change et de la nécessité de financer son plan de relance pour faire face à la crise, estiment des analystes. Le président élu américain Barack Obama a proposé un plan de relance économique de 825 milliards de dollars qui, a-t-il reconnu, creusera encore...