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Actualités - CHRONOLOGIE

Énergie Accord à Moscou, mais à quand la reprise des livraisons de gaz ?

La Russie et l’Ukraine ont négocié un compromis en vue de rétablir l’intégralité de l’approvisionnement de l’Europe. La Russie et l’Ukraine ont conclu dimanche à l’issue d’un véritable marathon diplomatique un accord en vue de rétablir, « sous peu » promet Moscou, l’intégralité de l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe via le territoire ukrainien, mais bien des zones d’ombre demeurent. Les analystes se demandaient surtout quand et de quelle manière ce compromis si âprement négocié entrerait en vigueur, tandis que de nombreuses autres interrogations fusaient sur ses aspects financiers et sur l’accueil qui lui sera réservé à Kiev, en proie à une instabilité politique récurrente. Et puis, n’a pas manqué de relever samedi le président russe Dmitri Medvedev, « naturellement, il y aura diverses questions, dont celle de savoir qui est coupable de cela (la crise) et qui paiera pour les pertes occasionnées ». « Comme l’a assuré la partie ukrainienne, l’acheminement (du gaz) reprendra sous peu entièrement », a annoncé le Premier ministre russe Vladimir Poutine après avoir eu de longues discussions dans la nuit avec son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko au siège du gouvernement à Moscou. « Les pourparlers n’ont pas été faciles, mais nous avons trouvé un terrain d’entente qui nous a permis de signer les accords », a sobrement déclaré, à ses côtés, Mme Timochenko. « Dès que les documents sur le transit et les prix du gaz seront signés, tout le transit de gaz vers l’Europe reprendra », a-t-elle ajouté. Cette rencontre faisait elle-même suite à un minisommet samedi après-midi au milieu des dorures du Kremlin auquel avaient pris part de hauts responsables d’une dizaine d’États européens et de l’UE. Il faut « créer un mécanisme international efficace et constamment opérationnel qui empêchera que de telles situations se reproduisent et qui assurera le transit », avait jugé à cette occasion Dmitri Medvedev. La Russie veut que les livraisons à travers l’Ukraine recommencent « dans les tout prochains jours », avait encore dit le chef de l’État, promoteur de cette vaste opération de relations publiques susceptible de faire un instant oublier la crise économique à une opinion publique russe friande d’images de puissance du plus vaste pays du monde. Les pourparlers moscovites avaient été considérés comme étant ceux de la « dernière chance » par une Commission européenne que les innombrables rebondissements de la « guerre du gaz » avaient exaspérée. L’Europe, qui ne reçoit plus du tout de gaz russe via le territoire ukrainien depuis le 7 janvier, avait d’ailleurs fortement accru ses pressions sur les deux adversaires, qualifiant la situation d’« inacceptable ». L’accord de dimanche prévoit que la Russie vendra à l’avenir son gaz à l’Ukraine « à un prix fondé sur la formule européenne », mais avec un rabais de 20 % pour l’année 2009 « à condition que les prix du transit restent au niveau fixé pour 2008 », a expliqué M. Poutine. « À partir du 1er janvier 2010, l’Ukraine et la Russie passeront à des prix européens pour le gaz et le transit », a-t-il noté. Mais aucun chiffre précis n’était disponible dans l’immédiat, a admis un porte-parole du Premier ministre. Les deux Premiers ministres ont en outre enjoint les compagnies russe Gazprom et ukrainienne Naftogaz de préparer rapidement des contrats, a dit Ioulia Timochenko. Une fois ces documents signés, mais on ignorait précisément quand, les vannes devront être rouvertes. En fonction des pays, de 24 à 72 heures de livraisons ininterrompues seront nécessaires pour voir à nouveau arriver le gaz russe, qui représente un quart de la consommation gazière de l’UE et est transporté pour l’essentiel via le territoire ukrainien. Un premier accord, prévoyant le déploiement d’observateurs, arraché le week-end dernier par la présidence tchèque de l’UE, avait tourné court. Moscou avait interrompu l’approvisionnement de l’Ukraine le 1er janvier 2009, mais le transit vers le Vieux Continent s’était poursuivi jusqu’au 7 janvier. La Slovaquie, privée de gaz russe depuis cette date, était à cet égard de nouveau approvisionnée grâce au gazoduc Yamal-Europa reliant des gisements russes à l’Europe occidentale, à travers successivement le Belarus et la Pologne, a-t-on annoncé dimanche à Prague.
La Russie et l’Ukraine ont négocié un compromis en vue de rétablir l’intégralité de l’approvisionnement de l’Europe.
La Russie et l’Ukraine ont conclu dimanche à l’issue d’un véritable marathon diplomatique un accord en vue de rétablir, « sous peu » promet Moscou, l’intégralité de l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe via le territoire...