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Actualités - CHRONOLOGIE

Spectacle L’improvisation monte sur les planches Maya GHANDOUR HERT

Créer chaque fois, avec l’aide du public, une soirée unique. C’est, pour résumer, le but que s’est fixé Lucien Bourjeily avec « Mitlna Mitlak », choisissant par là une voie difficile, périlleuse et… très appréciée des spectateurs. Ce n’est pas à une pièce de théâtre mais bien à un match d’improvisation que nous invitent Lucien Bourjeily et sa troupe au cours du spectacle intitulé Metlna Mitlak présenté à la crypte de l’USJ, rue Monnot. Le spectateur est prévenu d’emblée. Il sera sollicité au cours de la prochaine heure. Sur scène, pour tenir la réplique à un acteur. Pour tirer une carte, choisir un thème, une langue (l’allemand, le chinois ou le sanskrit), ou la vitesse de parole. Bouleversant ainsi le confort du spectateur habitué à assister d’une manière plus ou moins passive aux représentations théâtrales. Pour la plus grande joie des plus extravertis et le trac tachycardiaque de ceux qui sont moins habitués aux spotlights. L’impro ? Cela consiste en la création d’un spectacle sans répétitions de la part des comédiens (ce qui n’exclut pas un travail régulier lors d’ « entraînements » pour affûter son esprit). L’improvisation peut aussi être appréhendée comme un outil pédagogique qui développe la communication et l’imaginaire, le lâcher-prise et la confiance en soi. Chaque spectacle est unique, car les thèmes sont toujours différents et parfois même proposés par le public. Un thème permet de faire quelques petites minutes de jeu et chaque «impro» est tirée au hasard. À partir du thème choisi, les jouteurs laissent aller leur imagination pour créer ensemble une histoire, que finalement ils découvrent en même temps que le public. Ils sont à la fois scénaristes, acteurs et metteurs en scène. La difficulté réside à la fois dans le fait de trouver l’inspiration de manière spontanée et de s’accorder avec ses partenaires. Le public peut proposer des thèmes (courte phrase) et les comédiens improvisent pendant quelques minutes en construisant une histoire, des personnages, des décors sur ces thèmes. Une ou plusieurs improvisations peuvent s’enchaîner pour créer un spectacle. Pour faciliter l’exercice, Lucien Bourjeily, le grand manitou, peut à tout moment intervenir dans l’histoire, la stopper ou lui donner une autre direction en donnant des indications aux comédiens présents sur scène : faire, en quelque sorte, de la mise en scène en direct... Ce soir-là, les comédiens et quelques spectateurs étaient apparemment d’humeur grivoise car les choses ont souvent pris une tournure, euh, disons en dessous de la ceinture. Des scènes de ménage entre un couple lesbien, puis entre un autre d’homosexuels, une femme qui trompe son mari et voilà que ce dernier débarque. Bref, des situations importées du théâtre de boulevard qui ont fait leurs preuves. Le public se marre. Il en redemande. Il pimente la sauce. Ajoute son grain de sel en choisissant des tournures à l’histoire. Mais il est aussi parfois traîné sur la scène. Ce spectacle, qui a été sélectionné pour représenter le Moyen-Orient au festival de théâtre d’improvisation d’Amsterdam, reprendra l’affiche à Beyrouth. Affaire à suivre.
Créer chaque fois, avec l’aide du public, une soirée unique. C’est, pour résumer, le but que s’est fixé Lucien Bourjeily avec « Mitlna Mitlak », choisissant par là une voie difficile, périlleuse et… très appréciée des spectateurs.
Ce n’est pas à une pièce de théâtre mais bien à un match d’improvisation que nous invitent Lucien Bourjeily et sa troupe au...