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Actualités - CHRONOLOGIE

Peinture Les icônes de la violence d’Oussama Baalbaki Zéna ZALZAL

À la galerie Agial, jusqu’au 31 janvier, Oussama Baalbaki présente sa cuvée de l’année 2008 : une vingtaine de toiles – nimbée de poésie! – sur le thème des icônes de la violence. Sur les cimaises, des peintures grand format de… silex taillé font face à des représentations «grises» de carcasses de voitures calcinées, cabossées, renversées et, paradoxalement, placées hors contexte, à l’avant-plan de paysages champêtres peints à l’acrylique dans des tonalités d’une suave douceur. Il s’agit, selon Oussama Baalbaki, de représentations de deux «instruments de mort, de domination et de violence», l’un remontant à l’âge de pierre, l’autre à celui de la technologie. Pour cet artiste, à la vision sombre de l’humain et de l’évolution, la voiture, comme le portable, est un symbole d’agression «moderne» , voire de barbarie, de fureur et de sang. Celui des victimes innocentes, en Irak comme au Liban, de voitures piégées, actionnées à partir de portables… Comme l’écrit Alain Tasso dans le livret qui accompagne cette exposition: «Dans la présente escale, il (Oussama Baalbaki) vient élaborer un face-à-face entre nos origines et la technologie qui inonde la vie (…) Le parallélisme pierre de silex-téléphone portable, et de connivence, démontre que rien n’a changé, c’est-à-dire que ces deux instruments peuvent mener à la mort. O.B. les imagine également comme deux lances respectives, des matériaux aux lames tranchantes qu’il donne à voir, afin de nous impliquer dans ses propres craintes.» Il semblerait que, pour ce jeune peintre de tout juste trente ans, l’idée que la pulsion agressive est à ce point dominante, que toute nouvelle découverte se transforme inexorablement en instrument de destruction. On l’aura compris, Oussama Baalbaki trempe son pinceau dans l’acrylique pour exprimer, sur toiles, dans des monochromes de gris, «ses fulgurances tristement noires» et ses «impressions» philosophiques. De son travail sourd ainsi une certaine révolte contre le spectacle de ce monde dominé par la violence, un regard sans complaisance sur l’évolution du genre humain, mais aussi une évidente poésie du tragique. Sans doute l’influence de René Char, poète qu’il admire et auquel il a dédié un tableau (un portrait de Char avec son chien en noir et blanc, inspiré d’une photographie du poète).Un portrait qui, avec un second, d’un ami de l’artiste, sortent du thème général de cette exposition que l’on pourrait désigner sous l’intitulé: «Icônes de la violence»! O. B. : le parcours Né en 1978, Oussama Baalbaki a décroché en 2002 son diplôme d’arts plastiques de l’Université libanaise. Il a à son actif des participations à des expositions collectives, dont les Salons d’automne du musée Sursock de 2003 à 2007, ainsi que deux précédentes expositions individuelles, à Dar al-Nadwa en 2004 et à la galerie Safana en 2007.
À la galerie Agial, jusqu’au 31 janvier, Oussama Baalbaki présente sa cuvée de l’année 2008 : une vingtaine de toiles – nimbée de poésie! – sur le thème des icônes de la violence.
Sur les cimaises, des peintures grand format de… silex taillé font face à des représentations «grises» de carcasses de voitures calcinées, cabossées, renversées et, paradoxalement,...