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Actualités - RENCONTRE

Rencontre Claire Béchet, ou le désir d’écrire…

Edgar DAVIDIAN Un premier roman Prix du premier roman en 2001 et voilà Claire Béchet brusquement une auteure à part entière ! Un style concis et nerveux pour des personnages en quête d’eux-mêmes. Quand on songe aux rentrées littéraires où les premiers romans viennent grossir un nombre d’opus de plus en plus impressionnant, on se demande vers quelles rives débouche le don d’écrire… Pourtant, écrire est aujourd’hui l’affaire d’une vie pour Claire Béchet, qui confie en douceur qu’elle «a toujours écrit»… Rencontre avec une écrivaine de langue française, de passage à Beyrouth, vacancière parmi les vacanciers de fin d’année… Regard vif, Claire Béchet a déjà un bon parcours entre traductions, romans et pièces de théâtre. Née à Paris en 1956, elle entreprend des études de droit à Sciences Po, se marie en 1979 et est mère de trois enfants. Pour expliquer son engouement pour la littérature, elle déclare: «J’ai toujours écrit. Très jeune, c’était déjà de la poésie. Amoureuse des mots des grands poètes que je lisais, je me les appropriais, en les coulant dans mon inspiration… Un jour, j’ai lu cela à mes parents qui ont dit que ce n’était pas de mon cru. Alors j’ai tout brûlé dans la cheminée… Mais écrire était toujours un désir plus qu’une volonté. Je n’ai pas voulu écrire. Je me suis mise à écrire. J’ai suivi un désir, mais c’est aussi un mode de vie. Écrire, ce n’est pas un vrai métier… Écrire, c’est quoi au juste? C’est surtout tenter de donner vie à l’humain à travers la parole. C’est privilégier la parole, donc le langage… Les questions que je me pose, c’est toujours comment passer à l’autre, à travers quels récits, quels itinéraires et aussi comment parler de soi comme d’un autre…Oui, j’ai des thèmes, bien différents, dans ce que j’écris et, bien sûr, une constante… Il y a toujours une réflexion autour du thème de l’enfermement… Mon écriture est concise. J’essaye d’atteindre la plus grande simplicité. Je fuis l’adverbe et l’adjectif.» Après une longue période où la traduction (anglais-français), englobant dictionnaire, philosophie et romans d’espionnage, a le vent en poupe, son premier roman Entre parenthèses (Calmann-Lévy) paraît et est salué par la presse et le public avec enthousiasme, et obtient le Prix du premier roman en 2001. Suivent un second roman Les chants recousus (toujours chez Calmann-Lévy) et une nouvelle Léonard, Barcelone, 21 janvier. Les feux de la rampe viennent se glisser sur ses pages et entre ses lignes… Avec le théâtre, Claire Béchet entame une nouvelle direction littéraire. On cite volontiers Suites en ré mineur (représentée à Los Angeles) et trois soliloques, À tort ou à raison, La répétition de Barnabé et Rue Kossuth Lajos. Avec Le soir de la générale (mise en scène par Nabil el-Azan), la pièce est donnée à Avignon, au théâtre Mouffetard à Paris et à Pékin au Festival franco-chinois. Mais la romancière et dramaturge songe déjà à son nouvel opus, Grandeur nature, à paraître sans doute incessamment. Grande lectrice de Flaubert, Proust, Michaux, Char, Verlaine, Melville et Racine, férue de Bach («Je l’écoute tous les jours, c’est un régulateur du cerveau… Après Bach, on a toujours les idées plus claires», confie la romancière), Fauré, Debussy («J’aime l’équilibre, l’harmonie à la française», souligne-t-elle ), Beethoven et Messiaen, Claire Béchet découvre, pour la première fois, le Liban. «Je découvre le pays du Cèdre, dit-elle, et je ne me permets pas de jugements. C’est un pays foisonnant, qui se détruit et se reconstruit… C’est un pays sous le patronage de Shiva et sa danse folle. Ce qui me frappe, c’est l’appétit de vie chez les gens. La nature y est magnifique. Si cela m’inspire? C’est rarement un lieu, une ville, un pays qui m’inspirent. Ce sont les gens qui m’inspirent…»
Edgar DAVIDIAN


Un premier roman Prix du premier roman en 2001 et voilà Claire Béchet brusquement une auteure à part entière ! Un style concis et nerveux pour des personnages en quête d’eux-mêmes.

Quand on songe aux rentrées littéraires où les premiers romans viennent grossir un nombre d’opus de plus en plus impressionnant, on se demande vers quelles rives...