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Un peu plus de... Dis-moi comment tu sonnes, je te dirai qui tu es... De Médéa Azouri HABIB

« You can dance, you can flyyyyy… Because you’re a dancing queen. » Voilà ce que fait mon téléphone quand mes copines appellent. Ça ne s’invente pas. La musique aujourd’hui est un des meilleurs vecteurs pour retranscrire une émotion, pour faire passer un message ou pour effectuer ce qu’en anglais on appelle communément un « statement » via son cellulaire. Parce qu’une sonnerie de téléphone, c’est un truc très personnel. C’est une façon de dire au monde qui nous entoure : « Voilà ce que je suis, voilà qui je suis. » Et quand un téléphone portable sonne, on reconnaît souvent son propriétaire. Combien de Jack Bauer avez-vous croisé depuis que la série 24 existe et que la sonnerie du téléphone du CTU est disponible pour les cellulaires ? Avec le sifflement de Kill Bill, elles font partie des plus fréquemment entendues. Totalement « has-been », me direz-vous, puisqu’elles ne sont plus d’actualité. Peut-être, mais tout le monde ne maîtrise pas les nouvelles technologies, alors on s’échange bien plus volontiers des sonneries qu’on ne cherche à les télécharger de son i-Tunes. Voilà pourquoi dès qu’une tonalité est à la mode ou qu’un avertissement de message circule en ville, on les retrouve presque partout sur les Nokia, les i-Phone, les Ericsson et autres Motorola. Tout le monde n’est pas forcément un aficionado de la sonnerie personnalisée. Il reste encore les amateurs de la sonnerie Nokia, les fans du « ring ring » classique, les intransigeants « old school ». Ceux qui n’ont pas classé leurs contacts par groupes et qui ne savent jamais, quand le téléphone est loin, qui est cet interlocuteur antipathique qui appelle à 23h16. C’est pourquoi, il est préférable d’attribuer des sonneries à ses collègues, au big boss, aux amis dits intimes, à son père, à sa mère et à ses potes de l’étranger parce que c’est très frustrant de rater un coup de fil international. Donc quand « Erasure » commence à entonner « I love to hate you » live avec les applaudissements du public, ne vous étonnez pas de me voir courir comme une malade pour répondre. C’est que Dubaï, Paris ou DC sont en train d’appeler. Pareil pour les gens du bureau. Vaut mieux savoir que c’est eux qui appellent à une heure indue pour vous demander où se trouve le dossier de monsieur Schnock. Idem pour toutes les sortes d’intrus qui adorent vous bombarder de coups de fil à n’importe quelle heure du jour et de la nuit… Il y a les profanes du téléphone, ceux qui ne savent que composer et recevoir. Et il y a les autres. Les pros du high-tech, les accros du mini-clavier, ceux qui sont atteints de téléphonite aiguë. Ils ne peuvent se passer de cet obscur objet de désir, à qui ils font tout faire. D’une simple conversation à l’envoi de e-mails, en passant par la prise de rendez-vous et autres fonctions utiles de l’agenda, leur téléphone est quasiment greffé dans la paume. Après l’avoir longtemps admiré dans la vitrine, l’avoir ardemment désiré, l’avoir rêvé dans sa main, un jour, il est enfin arrivé. Pour beaucoup, ça a été surtout grâce au Père Noël. Depuis, ils (les hommes sont plus nombreux que les femmes à aimer ce genre de joujoux) le sortent en toutes circonstances, le cajolent de l’œil, l’exhibent fièrement et ne peuvent s’empêcher de le tripoter, quelle que soit la personne en face d’eux. C’est un fait, on avait senti, à force d’observer les gens qui nous entourent, l’intensité du lien qui lie les êtres humains à leur téléphone. Qu’ils soient sophistiqués, ancienne génération, 3G ou compatibles Blackberry, on ne peut plus se passer de nos téléphones. Et si par malheur il a été malencontreusement oublié à la maison, son propriétaire peut ressentir des palpitations au cours de la journée… Ces petits objets que l’on trimballe partout sont devenus nos confidents. Ne demandez plus à quelqu’un d’ouvrir son sac, mais d’ouvrir son téléphone et vous y trouverez tout ce qui le concerne. À l’instar de son PC ou de son MAC, mais en plus puissant, en plus riche. On y trouve tout : des photos, des messages, des numéros sans nom, des fausses identités et des chansons. Ces fameuses sonneries qui font chanter David Bowie ou parler Bachir Gemayel. Ces sonneries qui changent à Noël ou selon l’histoire d’amour du moment, en fonction de l’amitié avec certains ou de l’inimitié avec d’autres et qui sont vite jetées aux oubliettes quand trop de copains les ont prises via Bluetooth. C’est que trop de sonneries tuent la sonnerie. « Allô, Stéphanie, ne raccroche pas… »
« You can dance, you can flyyyyy… Because you’re a dancing queen. » Voilà ce que fait mon téléphone quand mes copines appellent. Ça ne s’invente pas. La musique aujourd’hui est un des meilleurs vecteurs pour retranscrire une émotion, pour faire passer un message ou pour effectuer ce qu’en anglais on appelle communément un « statement » via son cellulaire. Parce...