Voile - Vendée Globe Desjoyeaux passe le cap Horn en tête sans le voir

Michel Desjoyeaux (Foncia) a franchi le cap Horn et se maintenait en tête du Vendée Globe, lors du point effectué hier à 06h00 (heure de Beyrouth). Desjoyeaux en a ainsi fini avec le Pacifique et il est entré dans l’Atlantique en pleine nuit en passant à 2 milles au large du « Rocher » mythique. « Il faisait nuit et les éclaircies qui venaient du Sud ne m’ont pas permis de le voir », a dit le leader de la course autour du monde en solitaire sans assistance lors d’une vacation spéciale à 11h30. Je suis bien content de l’avoir passé parce que pour nous (NDLR : il englobe le bateau), cela signifie la fin des mers du Sud. Cela signifie moins de vent et de mer. » Sur les conditions de passage, Desjoyeaux a indiqué : « Cela soufflait beaucoup, j’ai eu du vent de 35, 40 nœuds avec des rafales à 45 nœuds. Il faisait froid. » Passé le cap Horn, Desjoyeaux, était déjà en train de faire le bilan le plus complet de son bateau : « J’ai trouvé plein de petites choses, rien de trop important... Pour le moment, je déplace les masses pour rééquilibrer le bateau pour l’Atlantique. » Il affinait aussi sa stratégie et sa communication. « Dans l’Atlantique, nous entrons dans un enchaînement de systèmes, anticyclone de Sainte-Hélène, pot au noir, anticyclone des Açores, que nous connaissons bien. Tant que nous n’avons pas accroché Sainte-Hélène, jusqu’à la hauteur de Cabo Frio (NDLR : latitude de Rio de Janeiro), il y a des possibilités. Le jeu est ouvert. » Comme d’habitude, Desjoyeaux est resté discret sur ses intentions. Lorsqu’il lui a été demandé s’il avait fait le choix de passer le détroit de Le Maire, où de ne pas le prendre, il a répondu : « J’y arrive et je n’ai pas encore pris de décision. » En revanche, « le professeur » a clairement indiqué qu’il continuerait autant que possible à mener le train : « Je suis en tête, je naviguerai par rapport à mes choix et non par rapport à mes adversaires. » Quant à Roland Jourdain (Veolia Environnement), son plus proche poursuivant, Desjoyeaux sait qu’il est un dangereux second : « Le Bilou, je le connais bien, il est toujours capable de faire des choses auxquelles on ne pense pas », a-t-il dit.