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Actualités - REPORTAGE

Dans la presse Avec Gaza, Israël regarde de nouveau son passé militaire

par E. S. L’histoire ancienne des juifs et l’histoire récente de l’État juif « sont considérées comme un compas nécessaire à sa culture, son identité et son caractère national », soulignait Peter Beaumont dans l’édition du 4 janvier du quotidien britannique The Observer. « Ne pas se souvenir (...) revient à risquer l’annihilation. » Et Peter Beaumont de souligner que « les cultures si fortement attachées au passé ont des difficultés non seulement à négocier leurs relations aux défis du présent, mais également à définir les possibilités de l’avenir. Elles sont résistantes au changement, déterminées par l’idée de ce qu’elles ont été et non de ce quelles pourraient être ». Le responsable du département Étranger du quotidien britannique souligne que par le passé, « Israël était concentré sur sa survie, un objectif qui définissait l’établissement de toutes ses stratégies à long terme ». Ces dernières années, les différentes opérations israéliennes (notamment les opérations « Bouclier défensif » en 2002, contre le Liban en 2006, et aujourd’hui contre le Hamas) tiennent plus de la punition que de stratégies visant à assurer la survie d’Israël, « campagnes se jouant surtout dans la sphère sociopolitique. Elles visent à rassurer les Israéliens sur le fait que leurs politiciens restent, malgré une augmentation du nombre de ceux qui évitent le service militaire et le déclin des capacités opérationnelles des forces armées, le type d’hommes et de femmes qui existaient aux temps héroïques : David Ben Gourion, Golda Meïr et Moshe Dayan, des guerriers-politiciens et des politiciens-guerriers ». Selon Peter Beaumont, les politiciens israéliens d’aujourd’hui « confondent – parfois délibérément – les expériences des générations précédentes qui vivaient sous la menace d’être éradiquées, avec leur propre utilisation, largement volontaire, de la violence ». « Ce n’est pas seulement la nostalgie de la puissance et la poursuite d’un recours à des solutions militaires pour résoudre des problèmes essentiellement politiques qui persistent. L’histoire de la domination israélienne et de la négation du peuple palestinien à travers l’occupation, l’administration civile et la colonisation a laissé Israël avec un fardeau historique secondaire : l’idée que la relation avec les Palestiniens, et n’importe quel futur État palestinien, devrait être largement définie selon les conditions israéliennes. Une perspective qui, au même titre que les roquettes du Hamas, n’offre pas de solution, seulement plus d’horreur », souligne le journaliste. « En un sens, Israël souffre du même malaise dont était affligée la Grande-Bretagne après la Seconde Guerre mondiale. En raison de sa position dans le camp des vainqueurs, il a fallu des décennies pour que ce pays comprenne qu’en réalité il était une puissance coloniale et économique en déclin. C’est un processus qu’Israël doit également affronter. La reconnaissance de son histoire douloureuse et difficile n’est ni une garantie perpétuelle de sympathie ni un blanc-seing pour agir aussi brutalement qu’il le souhaite. »
par E. S.

L’histoire ancienne des juifs et l’histoire récente de l’État juif « sont considérées comme un compas nécessaire à sa culture, son identité et son caractère national », soulignait Peter Beaumont dans l’édition du 4 janvier du quotidien britannique The Observer. « Ne pas se souvenir (...) revient à risquer l’annihilation. »
Et Peter Beaumont de...